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première version décembre 2006
dernière mise à jour
23 mars 2011

la production d'électricité, une introduction

Avant d'examiner les diverses possibilités des énergies dites renouvelables, nous allons nous intéresser à la situation actuelle de la production d'électricité et tenter d'imaginer ce qu'elle pourrait devenir d'ici une cinquantaine d'années.

La France consomme environ l'équivalent de 280 millions de tonnes de pétrole (280 Mtep). La consommation par habitant est dans la moyenne européenne (l'équivalent de 4,3 tonnes de pétrole par an). Elle représente 7 % des dépenses des ménages.

L'électricité fournit 41 % de l'énergie consommée en France, le pétrole 34 %, le gaz 15 %, le charbon 5 % et les énergies renouvelables autres que celles qui servent à la production d'électricité 5 % (récupération de la chaleur produite par les incinérateurs de déchets ménagers, etc.).

Les énergies renouvelables consommées en France (y compris pour faire de l'électricité) sont {au début de 2007) de l'ordre de grandeur de 25 millions de tonnes_équivalents pétrole. Le bois et les déchets de bois en représentent près de la moitié, l'énergie hydraulique un tiers, l'incinération des déchets 10 % et les biocarburants plafonnent à 2 %. L'énergie éolienne en nette progression représente le solde soit 5 à 6% (8% en 2014).

En ce qui concerne l'électricité en France la part du nucléaire représente près de 80% (76% en 2014), mais elle est obligatoirement appelée à diminuer. Selon la projection de certains experts elle pourrait disparaitre totalement avant 2050 (en raison de l'épuisement des ressources d'uranium), mais l'idée envisagée par certains écologistes d'arrêter les centrales prochainement n'est pas réaliste bien que ce soit raisonnable. Ce serait un choc énergétique tel qu'il provoquerait des réactions incontrôlées dans l'opinion publique et nous n'avons pas la possibilité d'un coup de baguette magique de remplacer le parc de centrales par autre chose qui ne produirait pas d'aggravation de l'effet de serre, il faut donc le faire progressivement d'une manière intelligente. Il ne faut surtout pas sousestimer les risques et les inconvénients du nucléaire (la catastrophe de Fukushima est là pour nous le rappeler) mais remplacer le nucléaire par le charbon comme on l'entend proner parfois est une ineptie pour plusieurs raisons. La première c'est qu'une centrale à charbon produit une quantité gigantesque de CO2 et d'autres polluants (contrairement à ce qu'affirment les tenants du "charbon propre" qui oublient que le charbon contient du soufre en particulier et d'autres substances qui en brûlant sont toxiques et qui le restent si on les enlève du charbon par un traitement très gourmand en énergie, on ne fait alors que déplacer le problème. Donc une centrale au charbon supplémentaire c'est d'abord une aggravation de l'effet de serre, l'importation de charbon et des déchets toxiques dont on n'a pas l'utilisation. La seconde raison est d'ordre économique le charbon venant d'ailleurs son coût va augmenter au fur et a mesure de la raréfaction du pétrole et une centrale à charbon ne sera donc pas rentable économiquement à moyen terme. En outre le charbon n'est pas non plus inépuisable, même si les ressources en charbon sont importantes. En analysant la production d'électricité à partir de sources renouvelables on constate en fin 2008 que l'hydraulique (réalisé dans les années cinquante) constitue encore l'essentiel (88% de l'électricité renouvelable) tandis que l'éolien n'atteignait que 7% et le photovoltaïque moins de 0,05% (du renouvelable soit environ 0,01% du total de l'électricité produite en France). Depuis la situation ne s'est pas véritablement améliorée.

Il serait pourtant beaucoup plus logique de ne conserver que celles de nos centrales nucléaires qui peuvent encore fonctionner quelques années (je dis bien quelques années et pas des dizaines d'années et seulement pour celles qui seraient en état) et de prévoir dès à présent leur substitution par des systèmes décentralisés basés sur les énergies réellement renouvelables telles le solaire et l'éolien et dans une moindre mesure la biomasse (qui n'est pas automatiquement renouvelable loin s'en faut et qui n'est pas exempte de problèmes de pollution non plus). Il est affligeant de constater qu'en France en 1970 nous étions pionniers pour les énergies renouvelables (en particulier le photovoltaïque) mais que les gouvernements successifs complètement à la solde du lobby nucléaire ont systématiquement bloqué tout développement des énergies solaires et dans une moindre mesure éoliennes pour imposer le tout nucléaire dont on sait qu'il est potentiellement hyper-dangereux, d'une part, en raison des fuites radioactives accidentelles et, d'autre part, en raison de la production de déchets actifs pendant des milliers d'années et dont personne ne peut garantir que leur stockage, où qu'il soit, reste étanche pendant une telle période. L'irresponsabilité des gouvernants vis à vis des populations actuelles et futures de la planète est patente, mais aucun tribunal international ne les condamnera.

Nous allons donc dans les chapitres suivants examiner dans quelle mesure et accessoirement à quelle échéance et à quel coût les énergies dites renouvelables peuvent, d'une part, contribuer à la diminution sensible des émissions de CO2 et, d'autre part, à réduire notre dépendance vis à vis des combustibles fossiles et enfin nous permettre de conserver un niveau de vie équivalent voire supérieur à celui atteint actuellement pour peu qu'on exploite le gisement gigantesque d'économies potentielles d'énergie techniquement réalistes rapidement. Bien sûr cela relève d'une volonté politique intelligente et suppose des gouvernants non inféodés à la Bourse et sensiblement plus respectueux des populations dans leur ensemble. Notons immédiatement qu'une production d'électricité fortement décentralisée mais mutualisée au niveau d'un immeuble ou d'un hameau réduisant drastiquement les pertes joules dues au transport de l'électricité permettrait de réduire de près de 30% les besoins de production d'électricité.

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