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Copyright |
6 pages à l'impression |
version
initiale 2002 |
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dernière
mise à jour 22 mars 2013 |
quatrième partie (4/6) : autres capteurs
une solution assez élégante
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pour des environnements sévères
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une application des travaux de P. Curie
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Une solution élégante imaginée par certains constructeurs a été de transformer la déformation de la membrane sous l'effet d'une pression (ou d'une force) en une variation de capacité plutôt qu'une variation de résistance. En effet, il suffit de placer l'une des armatures d'un condensateur sur la membrane qui se déforme et l'autre sur une pièce solidaire du corps d'épreuve, mais non soumise à la déformation, comme le montre le schéma ci-dessous, pour réaliser un condensateur plan dont la capacité est en relation directe avec la pression appliquée.capteurs capacitifs
Une autre possibilité a aussi été exploitée dans certains environnements sévères, c'est le capteur basé sur une variation d'inductance mutuelle. En effet il arrive que ni les jauges de contrainte ni les systèmes capacitifs ne donnent satisfaction, c'est par exemple le cas dans certains environnements radioactifs (neutrons) où les particules bombardant le capteur détruisent l'élément sensible très rapidement. On sait que les colles assurant la fixation des jauges de contraintes, mais aussi les alliages constitutifs de ces jauges ou les couches minces servant d'armatures au condensateur sont en effet très rapidement détériorées par les neutrons, et dans une moindre mesure par les rayonnements a et g de grande énergie. Dans ce cas l'emploi d'une structure inductive peut se révéler plus fiable et surtout présenter une durée de vie plus grande.capteurs à mutuelle inductance
inductance
Les reluctances en série s'ajoutent (comme les résistances) les indices concernent A l'armature mobile, C le demi-tore et G la lame d'air d'épaisseur d. Seule la lame d'air est susceptible de variation (puisque d peut varier) on peut donc ramener la reluctance totale à la somme d'un terme constant et d'un terme variant avec d, soit il en résulte immédiatement que l'expression de l'inductance varie avec d selon une relation que l'on peut écrire
capteurOn va exploiter cette idée dans divers capteurs comportant non un seul bobinage mais deux symétriques par rapport à la position de référence de l'armature mobile. Cette armature sera déplacée par l'action d'un piston, de géométrie plus ou moins complexe, solidaire de la membrane du capteur : ainsi chacune des inductances variant en sens inverse, en fonction de d+x pour l'une et d-x pour l'autre, on pourra obtenir, via une connection électrique adéquate, une ddp fonction du déplacement donc de la pression.
Avertissement : tout d'abord une petite remarque, il ne faut pas confondre piézorésistance et piézoélectricité. Tout matériau métallique ou semi métallique est piézorésistif, c'est à dire que sa résistivité varie lorsqu'il est soumis à une contrainte mécanique qui induit un rapprochement ou un écartement des atomes constitutifs du matériau. Au repos la répartition des atomes constitutifs d'un métal polycristallin est statistiquement (c'est à dire macroscopiquement) régulière ce qui induit que la majeure partie de ses propriétés physiques sont isotropes et que la répartition des charges électriques positives équilibre pratiquement en tout point celle des charges négatives chaque atome constitutif étant électriquement neutre: le matériau est globalement et localement neutre.capteurs piézoélectriques
la piézoélectricitéLa piézoélectricité découverte par Jacques et Pierre Curie en 1880 désigne la propriété qu'ont certains matériaux de développer une charge électrique proportionnelle à la contrainte qui leur est appliquée, et inversement de se déformer en fonction du champ électrique . Ce phénomène a donné lieu à diverses applications selon que l'on privilégie l'effet direct ou l'effet inverse. L'application d'un champ électrique variable induit une déformation variable et c'est typiquement l'application exploitée dans les oscillateurs à quartz. Ici c'est l'effet direct qui nous intéresse, c'est à dire la génération d'une ddp entre les deux faces d'une lame pièzoélectrique soumise à une contrainte.
- Le quartz est le plus connu, mais il n'est pas utilisé en pratique en capteur piézoélectrique de force ou de pression.
- On lui préfère certains matériaux céramiques ferroélectriques tels le titanate de baryum (BaTiO3), le titanate zirconate de plomb (PZT) le titanate zirconate de lanthane et de plomb (PLZT) qui génèrent des ddp plus importantes,
- de même que certains polymères ou composites tel le fluorure de polyvinylidène (PVDF). Les polymères ont des propriétés piézo moins importantes que les céramiques, mais ils présentent l'avantage de pouvoir être réalisés en films de grande surface donc d'être destinés à certains types d'applications d'analyse des contraintes plutôt que de capteur de pression classique, ou d'hydrophones (microphone en milieu aqueux).
- On a aussi récemment réalisé des matériaux composites céramiques-polymères qui associent les hautes performances des céramiques et la souplesse de mise en forme des polymères ainsi qu'une impédance réduite.
caractéristiques d'une lame piézoélectriqueLe schéma équivalent d'une lame piézo étant figuré ci-dessous montre une réactance évoluant fortement autour de la fréquence dite de résonance (exploitée pour les oscillateurs) et une réactance plus constante vers les plus hautes fréquences (exploitée dans les capteurs)
capteurLa figure ci-dessous montre le principe de base d'un capteur de pression réalisé à l'aide d'un diaphragme piézoélectrique utilisé typiquement comme microphone (c'est à dire capteur de pression acoustique). On a disposé en pratique de deux films piézo inverses, séparés par un diaphragme métallique, ce qui accroît la sensibilité puisque l'un des éléments sera comprimé et l'autre au contraire en extension.
ConclusionIl existe de nombreux moyens de mesurer une pression. La plupart d'entre eux sont d'ailleurs des procédés généralistes susceptibles de mesurer des déplacements, des forces et/ou des contraintes et parfois même des niveaux ou des débits. Le choix d'un procédé plutôt qu'un autre dépendra essentiellement de la plage de pression à mesurer, des contraintes thermiques et des conditions environnementales du problème. Nous rappelons que quelques autres techniques et technologies figurent dans le chapitre 53 (technologies silicium et fibres optiques).
Y. Xu, Ferroelectric Materials and Their Applications, North-Holland (Amsterdam), 1991.