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dernière mise à jour
23 février 2015


Bilan énergétique après 34 années de pratique

Le soleil ne pouvant fournir toute l'énergie dont nous avons besoin, et l'architecture ne permettant d'éliminer toutes les déperditions mais les réduisant seulement de 80%, il a donc fallu choisir un procédé de chauffage complémentaire. Et notre choix de 1980 fut véritablement écologique quoique complètement à l'opposé des propositions de certains " sympathisants écologistes sans formation particulière".

Le constat de départ est le suivant : dès qu'il y a du soleil en période hivernale celui-ci entraine deux effets,

le premier immédiat est la pénétration du rayonnement solaire, via les doubles vitrages, dont l'effet est d'augmenter immédiatement la température dans l'habitat, et simultanément de la dalle carrelée insolée (et isolée) qui joue le rôle d'accumulateur

Le second est l'élévation de température des ardoises qui réduit les déperditions : ce phénomène possède lui une certaine inertie


Si l'on veut obtenir une température peu variable dans la maison il faut donc un chauffage complémentaire possédant très peu d'inertie et la solution la plus simple consiste donc à mettre en oeuvre des convecteurs électriques régulés électroniquement plutôt qu'un chauffage au fuel (ou même au gaz) qui ne permet pas la régulation rapide et pièce par pièce (l'inertie d'un radiateur à eau et l'imprécision relative du robinet thermostatique en sont responsables).

Pourquoi cette solution est-elle écologiquement valable? une question politiquement incorrecte aujourd'hui, une question qui fâche les idéologues primaires, ceux qui affirment des choses qu'ils sont incapables de mettre en oeuvre et de valider, ceux qui voudraient nous voir vivre comme au 19ème siècle mais qui n'ont jamais réfléchi qu'à cette époque les conditions de vie étaient abominables pour plus de 99% de la population.

  • En effet peu de gens ont réellement réfléchi à tous les aspects de ce problème.
  • Un chauffage au fuel, au bois ou au gaz génère du CO2 principal gaz à effet de serre dont on sait depuis plus de 35 ans (eh oui, les scientifiques le disent depuis plus de 35 ans mais qui écoute les vrais scientifiques?) que son excès est responsable d'une réelle dégradation climatique à l'échelle de la planète, ce que ne fait pas le chauffage électrique dont, en outre, le rendement thermique effectif est sensiblement supérieur puisque voisin de 100%. Alors que celui d'une chaudière est bien moindre en raison des inévitables pertes via la cheminée d'évacuation des gaz et pour des raisons thermodynamiques qu'il serait déraisonnable d'exposer ici car les calculs sont théoriquement très trapus. En pratique on sait depuis les travaux de Carnot que le rendement vrai pour une chaudière neuve sera d'environ 65% et, en outre, il se détériore sensiblement au fil du temps en raison de l'encrassement..


  • Enfin pour fabriquer le fuel domestique ou le propane les raffineries utilisent une quantité non négligeable de pétrole brut comme combustible pour chauffer les unités de cracking, ce qui double sensiblement la production de gaz à effet de serre.
  • La centrale nucléaire d'EdF présente certes divers inconvénients sérieux que le scientifique que je suis ne sous-estime pas, mais je sais aussi de longue date que nombre de ces inconvénients dont celui des déchets sont de faux problèmes pour lesquels des solutions véritables existent, mais ne sont pas exploitées pour des raisons économiques (non de coût mais de profit : elles ne rapportent rien donc, dans le système ultralibéral qui est le notre, aucun industriel ne veut les mettre en oeuvre), mais ici, dans ce contexte, le point important c'est que la centrale nucléaire participe peu à l'effet de serre. En outre je ne confond pas les centrales d'Europe orientale de type Tchernobyl (mal conçues, mal construites et non entretenues) ou Fukushima (aussi mal conçue que mal située) avec les centrales françaises, tant que les personnels d'EdF continueront à avoir une mentalité de service public (ce qui dans le contexte actuel de libéralisme européen/privatisation n'est plus garanti à long terme, mais en 1980 lorsque j'ai du faire des choix la destruction des services publics français n'était pas d'actualité) et je ne confond pas non plus comme nombre de journalistes et d'écolos primaires période d'un isotope radioactif et activité de celui-ci. Et le plutonium m'inquiète moins en tant qu'élément radio-actif qu'en tant que poison chimique. Notons que l'accident japonais de mars 2011 montre bien que la radioactivité sur le site et alentours est due essentiellement aux autres composés radioactifs que le plutonium, beaucoup plus actifs mais de période heureusement moindre. En 2015 un point sur lequel je continue de m'interroger est le rejet d'eau chaude en mer de nos centrales nucléaires : est-il maléfique ou bénéfique? Selon le point de vue on obtient des avis opposés. Si je me place du côté des phoques gris qui viennent passer l'hiver au large de la centrale de Penly cet effet serait plutôt bénéfique, si je me place du point de vue du plancton localement c'est aussi vrai et par contrecoup ça favoriserait le développement de certains poissons...
  • Cela ne m'empêche pas d'être lucide et de militer pour le développement des éoliennes et des cellules photovoltaïques (sans en sous-estimer les difficultés).

Ensuite une deuxième remarque d'ordre économique, à l'échelon individuel. On entend dire fréquemment que "le chauffage électrique c'est plus cher". C'est souvent une contre vérité liée à une mauvaise conception.

  • Dans le cas de cette maison j'avais identifié avec une assez bonne précision les besoins énergétiques (après plus de 35 ans on peut réellement dire que les modélisations étaient très satisfaisantes) et donc l'investissement indispensable correspondant.
  • L'investissement en convecteurs + le coût réel des kW/h consommés + le coût réel de l'abonnement EdF sur 20 ans était équivalent au coût d'investissement d'un réseau de chauffage central traditionnel + sa chaudière + le fuel consommé (mais au tarif de 1980! regardez dans vos archives combien coûtait un litre de fuel à cette époque et aussi combien il coûte aujourd'hui).
  • Cependant au bout de 20 ans la chaudière aura sans doute dû être changée, et révisée chaque année alors que les convecteurs n'ont eu besoin que d'un dépoussiérage régulier (ce que je fais moi-même sans bourse délier). On a simplement changé 2 convecteurs pour les remplacer par des convecteurs moins encombrants et de plus faible puissance, après 25 ans, en raison d'une réorganisation du bureau et du living-room.
  • En outre, dans ce calcul initial je n'avais pris en compte ni l'augmentation du coût de l'énergie fossile de ces dernières années, ni le fait que l'investissement de départ étant bien plus élevé pour le chauffage au fuel les intérêts des emprunts qu'il m'aurait fallu contracter l'auraient été aussi. Rappelons qu'en 1980 j'avais déboursé 24000F pour l'ensemble de l'installation électrique (ce qui correspondrait sensiblement à 9200€ de 2013 en tenant compte de l'inflation).

Enfin, sur le plan pratique, le positionnement d'un convecteur peut être aisément modifié si au fil des ans on a des besoins d'évolution topologique liés à des modes de vie évolutifs, ..et il n'y a pas de place de perdue à cause d'un réseau de tuyaux particulièrement disgracieux.

Quelles autres solutions auraient pu être envisagées ? Sur le papier diverses solutions écologiquement intéressantes ont effectivement été examinées. Toutes ont été rejetées pour les mêmes raisons : coût prohibitif, fiabilité non garantie et pour certaines dangerosité non évaluée. En outre aucune ne permet de se passer d'un branchement EdF. Malgré toute la sympathie que j'ai pour les utopies je suis au regret de constater, avec plus de trente ans de recul, que peu de progrès ont été faits dans ces domaines (éolien, photovoltaïque) et que les pionniers des années 68 sont souvent déçus et n'ont guère eu nombre de successeurs. Les problèmes que nous avions identifiés alors sont toujours pratiquement irrésolus quoi qu'en disent les multiples installateurs qui se sont découverts, tout à coup, une vocation écologique (sans même savoir ce que veut réellement dire le mot écologie).
Notons aussi pour mémoire que la solution photovoltaïque, qui aurait eu ma préférence en tant que physicien, nécessitait pour sa réalisation une consommation d'énergie électrique considérable (donc ce n'est pas si écologique que ça : en effet un module photovoltaïque est un composant électronique réalisé selon les mêmes technologies que les microprocesseurs et cette succession d'opérations est très gourmande en énergie électrique et quand vous avez besoin de plusieurs dizaines de m2 de cellules...) et sa durée de vie est toujours très limitée malgré les belles paroles des fabricants.

En effet si le composant lui-même a normalement une durée de vie presque infinie, à notre échelle, comme n'importe quel composant électronique, il n'en est pas de même de son "emballage" : généralement les modules photovoltaïques de grande surface sont constitués de trois parties, un ensemble de cellules circulaires associées en série/parallèle montées dans un cadre en alu et protégées par un verre théoriquement résistant à la grêle. Mon expérience est que ces verres ne résistent pas au choc d'un bec d'oiseau ( ni d'ailleurs d'un gros grêlon) et dès qu'il y a un petit trou le panneau est fichu à court terme. Il est impossible d'empêcher les oiseaux de percuter un panneau exposé face au soleil sauf à le protéger par un grillage qui réduirait d'environ 30 à 40% la surface de captage. Et je ne parle pas de la laideur du dispositif ni de son entretien, j'imagine les feuilles en automne venant se glisser entre le grillage et le capteur.

Le second problème que j'ai identifié expérimentalement est effectivement celui du nettoyage. Il est très pénible de devoir nettoyer les vitrages d'une maison, mais que dire lorsque vous avez plusieurs dizaines de m2 de cellules solaires sur votre toit qui en trois ans vont être envahies d'un voile de mousses ou de lichens parce que vous n'habitez pas une région à fort ensoleillement mais à pluviométrie et taux d'humidité importants (pour mémoire j'ai eu une voiture, avec un grand toit ouvrant, qui couchait dehors et en un hiver on a vu apparaitre les mousses et lichens sur le toit et la transparence en fut déjà sensiblement affectée, mais s'il est facile de nettoyer la voiture c'est sensiblement plus complexe sur le toit de la maison et si l'on doit faire appel à une entreprise spécialisée je crains que la dépense ne grève très sensiblement le budget). A ce sujet je signale que toutes les expériences dont on nous rebat souvent les oreilles sont TRES récentes et aucune n'a véritablement un recul suffisant pour en tirer des conséquences (positives ou négatives).

Enfin si vous habitez dans une région à forte nébulosité le rendement de vos cellules, qui n'atteint déjà théoriquement même pas 25%, va de facto s'effondrer et pour obtenir l'autonomie énergétique le coût d'investissement devient plus que prohibitif. En 2003 il fallait encore compter de l'ordre de 10€ au watt, et parfois plus selon les distributeurs, en supposant que vous faites l'installation vous-même, soit pour mon habitation quelques 50000€. Bien évidemment puisque le soleil ne brille pas toujours et qu'il est souvent voilé et que vos besoins énergétiques sont le plus souvent maximisés dans ces périodes sans soleil on doit stocker l'électricité produite dans des batteries (quelques milliers d'euros supplémentaires) et mettre en oeuvre un régulateur de charge si l'on ne veut pas les détruire rapidement. Malgré cet équipement, très onéreux compte tenu de sa puissance, vos batteries n'auront guère plus de durée de vie que celle de votre voiture et il faudra donc, dans vos calculs, prévoir cet investissement supplémentaire et irrégulier, et bien entendu la manipulation d'un certain nombre de batteries au plomb en nombre suffisant pour vous garantir la jouissance de vos 7kW/h n'arrangera pas vos articulations! Il ne faut donc pas confondre la calculette à énergie solaire au rendement catastrophique, mais sans conséquence puisqu'on parle en milliwatts, et dont le stockage d'énergie peut être réalisé par un condensateur à peu près indestructible, et le besoin de puissance et donc de rendement d'une structure destinée à alimenter une habitation! Si vos kWh solaires sont revendus à EdF il est évident que ce ne peut être qu'une solution très partielle car imaginez que toute la population soit équipée, nous aurions un excès de kWh à consommer en milieu de journée en été sans que la pointe de consommation de la soirée ne soit assurée, avec toutes les conséquences catastrophiques auxquelles on pourrait s'attendre.
Quant à l'énergie éolienne je constate que, si en Allemagne il y a une vraie politique, en France les projets sont souvent bloqués par les pseudo-écologistes eux-mêmes (cf les projets de la région Auvergne ou de la région du Tréport, à titre d'exemple). En outre, si le pays de Caux est souvent venté, ce vent n'est pas toujours suffisant, sauf peut-être en bord de mer, pour faire tourner efficacement une éolienne de puissance adaptée à nos besoins (ceci n'est pas une parole en l'air, mais le résultat de mon expérimentation sur site d'une microstation climatologique pendant près de deux années).

Enfin je voudrais aussi faire une remarque de bon sens : les écolos primaires veulent sortir du tout nucléaire et le remplacer par les solutions alternatives précédentes. Pourquoi pas, mais comment font-ils quand il n'y a pas de vent et pas de soleil? Ils achètent du courant à EdF, et comment font-ils quand il y a du soleil et qu'ils n'ont pas de besoin énergétique ils vendent leur courant en surplus à EdF. Et si tout le monde en faisait autant? EdF serait tenu d'acheter le courant produit en excès et dont absolument personne n'aurait l'utilité et inversement il faudrait qu'EdF dispose de sources de courant pour les heures où il n'y a pas de soleil! Le bon sens nous amène donc à conclure que dans l'état actuel de nos connaissances technologiques il est impossible de se passer des centrales d'EdF avant une bonne vingtaine d'années et que s'il est souhaitable de diversifier les sources d'énergie en privilégiant les moins polluantes, les solutions alternatives n'en resteront pas moins partielles, même à moyen terme.

Une autre solution nous avait beaucoup intéressé qui était celle du solaire actif. Nous disposions en effet de nombreux travaux expérimentaux et théoriques effectués par divers universitaires, en particulier du labo de thermique de Nantes (Pr. Bardon) et concernant les échanges thermiques dans des capteurs à air, à lame ventilée simple ou double. Mais ici encore entre la théorie telle qu'exploitée dans la maquette de laboratoire et une réalisation effective il reste quelques problèmes pratiques quasiment insolubles (je parle bien de l'aspect pratique des choses, au "ras des paquerettes" pour employer une expression populaire) et qui ont causé de très sérieux déboires aux premiers expérimentateurs.
Le principal est celui-ci : un capteur solaire à air étant a priori la solution économiquement viable sur le long terme, c'est celle envisagée ici, mais comment empécher l'empoussièrement, et la multiplication des insectes et araignées, à l'intérieur du vitrage qui, par hypothèse, est peu susceptible d'être régulièrement démonté? En très peu de temps celui-ci est tel que le rendement du système s'effondre (voir à cet effet les expérimentations des années 70-80 dans certaines écoles du Vaucluse, région pourtant particulièrement privilégiée pour l'ensoleillement), et si l'on met en place un système de filtrage efficace on est alors contraint d'ajouter un système de pompage, pour compenser la perte de charge, dont la puissance nécessaire est telle que l'utilité (l'économie) du capteur solaire est remise sérieusement en question.
Le choix d'un système solaire à eau pose un autre problème, c'est que les canalisations sont alors obligatoirement métalliques, et indépendamment du fait que le coût en est alors très sensiblement supérieur, ce matériau se révêle très bon conducteur de la chaleur (ou du froid) et par conséquent une part non négligeable de l'énergie thermique récupérée lors de phases d'ensoleillement sera reperdue rapidement lors de phases froides et sans soleil, et fermer une vanne n'empêche pas les calories de fuir (la nuit en particulier, mais pas exclusivement) et le rendement s'en ressent lui aussi très sensiblement. Et ici encore la thermodynamique est incontournable et conduit à des surdimensionnements et donc des surcoûts prohibitifs (et l'amortissement de ce surcoût par rapport à la solution retenue ne pouvait être obtenu qu'au bout d'au moins 40 ans, en supposant en outre aucun frais de fonctionnement ou d'imprévu sur une telle période.
En outre la somme à emprunter dépassait alors (en 1980) les possibilités légales d'emprunt. Aujourd'hui il est possible d'installer un chauffe eau solaire à coût raisonnable grâce à l'aide financière de l'ADEME, mais en 1980 ce type d'aide n'existait pas. Cependant il ne faut pas se leurrer, en Haute-Normandie, la probabilité d'obtenir de l'eau à 60°C grâce au seul soleil est quasi nulle sauf en quelques courtes pérodes estivales. On devra donc se contenter d'eau à 40°C environ ce qui convient pour la douche, mais absolument pas pour les autres utilisations domestiques de l'eau chaude, sans compter les risques sanitaires générés par une eau insuffisamment chaude. L'appoint électrique est donc indispensable. Mais si le chauffe eau solaire est possible, dans ces conditions, un système de chauffage de l'habitation reste lui encore prohibitif et complexe à mettre en oeuvre d'une manière optimale. L'une des difficultés majeures vient de l'obligation de disposer de systèmes mécaniques pilotés automatiquement (vannes) pour éviter de perdre dans un capteur refroidi l'énergie accumulée précédemment. Or, en raison de la nébulosité importante de la Normandie ce processus d'ouverture et de fermeture de vannes va être très fréquent ce qui implique une certaine consommation d'énergie électrique (à décompter dans le bilan global) et surtout une usure rapide des mécanismes (donc frais de maintenance à rajouter). Donc ce qui est possible dans certaines régions n'est pas forcément aussi rentable dans d'autres, il ne faut jamais généraliser mais étudier sérieusement les diverses solutions potentielles là où l'on se trouve.
Bilan énergétique :
L'analyse théorique tenant compte des diverses surfaces de déperditions (toit, façades, vitrages, plancher, VMC) aboutit à un besoin théorique estimé de 12500kWh/an en l'absence de vent et d'habitants, l'action des vents dominants fréquents et importants implique environ 15% de consommation supplémentaire, à cela il faut ajouter les pertes supplémentaires dues à l'ouverture des portes ou des fenêtres que nous avons estimées, par comparaison des consommations journalièrement contrôlées lorsque la maison est habitée ou que ses occupants sont absents pour plusieurs jours, à environ 10% de la consommation journalière (ceci dépend évidemment du mode de vie des occupants et ne peut être généralisé) ceci nous amène donc à environ 15600kWh/an.
Le même calcul pour une maison traditionnelle de même volume (fermette pseudo normande construite à peu près à la même époque) située à proximité immédiate (c'est le plus proche voisin) donnait un besoin énergétique de 28000 kWh/an. Et la quantité de fuel réellement consommée pour cette maison, maintenue à 20°C pendant la saison froide, correspond effectivement sensiblement à cette quantité. Rappelons en outre que la plupart des habitations françaises ont des besoins énergétiques supérieurs à 200 kWh/m2 et par an et même que près de la moitié atteignent et parfois dépassent 400 kWh/m2/an.

Pour notre maison bioclimatique l'analyse des consommations d'électricité sur une période de 34 ans montre une variation de 7% entre les années les plus froides et les plus chaudes et une consommation moyenne qui s'établit à 13500kWh/an (tout compris chauffage et utilisations domestiques). Une estimation fine basée sur la consommation des mois d'été montre que la consommation domestique correspond sensiblement à 5500kWh/an. En outre environ 1000kWh sont consommés annuellement par le moteur du système de VMC. On voit donc que la part du chauffage représente environ 7000kWh/an ce qui correspond à environ 49kWh/m2/an et place cette habitation pratiquement au niveau de la norme HQE (Haute Qualité Energétique) de 2007. Pas mal pour une construction de 1980! Rappelons en outre qu'il s'agit de résultats réels validés sur 34 années d'utilisation dans une maison habitée à longueur d'année, avec des habitants certes sensibilisés à l'environnement, mais aussi des chats et chien qui ne se préoccupent pas de la notion d'énergie et sortent et/ou entrent aussi souvent qu'ils en ont envie, et non de résultats théoriques sortis de l'ordinateur d'un constructeur.

Donc, sur une exploitation de 30 années, on constate que les besoins énergétiques par rapport à une construction traditionnelle, et aussi récente, de même volume intérieur et située dans les mêmes conditions climatiques sont d'environ 70% inférieurs. En outre la comparaison entre la consommation réelle et celle estimée théoriquement hors ensoleillement montre que les apports solaires représentent environ 8500kWh/an et couvrent donc 55% des besoins.

Pour cela non seulement l'isolation a été soignée, et l'énergie solaire récupérée au mieux, mais encore nous avons optimisé l'environnement, c'est à dire la topologie du terrain et les plantations qui ont comme objectif de réduire en hiver la force du vent (effet brise vent des arbres) et de le conduire à passer au dessus de la maison plutôt que de la heurter de plein fouet ( talus planté d'arbustes), ainsi que le montre le schéma et la photo satellite ci-dessous montrant le rideau d'arbres au nord ainsi qu'au sud-ouest. Notons que cet effet brise vent n'a commencé à se faire sentir qu'au bout de quelques années bien évidemment.

... (photo mars 2008)
Notons encore que le système de VMC fonctionne en permanence et qu'il est à lui seul responsable de près d'un tiers des déperditions thermiques, les vitrages représentant eux aussi un tiers environ, en particulier le parti-pris architectural de mettre au centre un patio intégralement vitré (20m2) ouvert sur l'extérieur est plus coûteux que s'il était fermé par un toit, mais nous le savions avant de construire et c'est un choix esthétique et comme il a été montré plus haut il a permis de réduire les surfaces vitrées directement soumises au vent.
Enfin pour terminer il est clair que des économies d'énergie pourraient encore être obtenues :

Bibliographie succincte

De très nombreux ouvrages et articles scientifiques m'ont aidé lors de la phase préparatoire à la construction, je ne les citerai pas tous ici, mais seulement les plus importants,que j'ai utilisés avant la construction, et j' y ajouterai quelques ouvrages plus récents pour ceux que ça intéresse:
Edward Mazria, le guide de l'énergie solaire passive, traduction française,éditions Parenthèses, Roquevaire,1981.édition originale celle qui m'a servi : the passive solar energy book, Rodale Press Inc, Emmaus,USA,1979.

Labo thermodynamique de l'Université de Limoges, Isolation de la maison, méthode simplifiée de calcul, CAMIF-Information, Niort, 1978.

E.S.I.M., tables d'ensoleillement maximal pour la France, Edisud, Aix en Provence,1978.

R. Peyturaux, l'énergie solaire, Collection Que-sais-je, PUF, Paris, 1968.

V.V. Olgyay, Design with climate, Princeton University Press, 1963.

AIA Research Corp., A survey of passive solar buildings, U.S. Government Printing Office, 1978.

Edward Mazria & al., An analytical model for passive solar heated buildings, Proceedings of the 1977 Annual Meeting of the American Section of the ISES, Orlando, june 1977, VOl1.

Société Française des Thermiciens, Environnement microclimatique et habitat, colloque SFT, Reims, mai 1979.

Actes du Colloque Architecture climatique, Collioure, ed du plan Construction, Paris, mai 1979.

P. Robert, L'énergie éolienne, 3ème édition, Fougères,1978.

Helène Frileux, le solaire dans l'habitat individuel, sa rentabilité en Normandie, Rapport de Maitrise Sciences et Techniques en Environnement, Université de Rouen,1988.

H-J-F Morel, la rentabilité d'une installation solaire, Le Sauvage, 1979, 66, pp 31-33.

H-J.F Morel, Savoir Acheter, Savoir Utiliser l'Energie Solaire, contact http://www.1000-kwh-pour-1-euro.eu

Anonyme,Guide pratique de la maison solaire, Le Sauvage, juin 1979

J.F. Sacadura, Initiation aux transferts thermiques, Ed Lavoisier, Paris, 1982.

R. Pelletret, X. Berger, Capteur climatique, Rev. Phys. Appl. 18 , 1983, pp 177-189

R. Contini Knobel... et al., Soleil et architecture : guide pratique pour le projet ; éd. par l' Office fédéral des questions conjoncturelles, programme d'action Pacer-Energies renouvelable. - Berne : Office fédéral des questions conjoncturelles, 1991. - 6 fasc. Autre(s) auteur(s) : A : Potentiel solaire passif / responsable: P. Gallinelli, W. Weber. - 1991. B : Dispositifs solaires passifs / responsable: R. Contini Knobel. - 1991. C : Installations techniques / responsable: B. Lachal. - 1991.

Anonymes: Voyage au Royaume des énergies renouvelables ; Eolien ; Solaire passif et actif ; Photovoltaïque ; hydro-électricité ; Energie des vagues ; Biomasse ; Géothermie. Systèmes solaires, Spécial Royaume-Uni, n°84/85, 1992

Pierre Lavigne, Architecture climatique, Edisud éd., 2000.

Paul De Haut, Chauffage, Isolation et Ventilation Ecologiques, Editions Eytrolles, 2007.

Brigitte Vu, La maison à énergie zéro, Editions Eyrolles, 2007.

à la page suivante une méthode de calcul de l'isolation, accessible à tous.

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