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dernière mise à jour
05 février 2014

 

les savants du moyen âge


L'époque de l'empire romain se caractérise par une absence quasi totale de progrès scientifique et donc de savants renommés et le moyen âge après la chute de Rome au Vème siècle a vu l'Europe occidentale envahie par des barbares encore plus incultes sur le plan scientifique. On ne s'étonnera donc pas de la pauvreté de ce fichier, significatif d'une régression scientifique généralisée, à quelques exceptions près.


Alcuin (Albinus Flaccus): (735-804) religieux anglo-saxon qui dirigea l'école du palais de Charlemagne après avoir rencontré ce dernier en Italie, Elève de Bède le Vénérable et d'Ecbert (écolatre d'York) il fut l'un des artisans de la "renaissance carolingienne" en dirigeant l'Académie Palatine d'Aix la Chapelle à partir de 782 et devint l'un des tout premiers ministre de l'éducation nationale, son érudition en fit l'un des plus fins lettrés de cette période. A partir de 796 il prend en charge l'abbaye St Martin de Tours dont il fait l'un des centres culturels de l'époque (à tel point qu'on en parlera comme "mère de l'université").


Anthemios : mathématicien et architecte byzantin (vers 474-532), né à Tralles en Asie Mineure.

D'une famille de médecins et de juristes, il fit ses études à Alexandrie. Mandé par Justinien, on lui doit la basilique Sainte Sophie de Constantinople détruite par un incendie en 531, il fit les plans de la nouvelle basilique mais mourut avant l'achèvement de la construction menée à bien par son coéquipier Isidore de Milet en 537. Notons que cette basilique a servi de modèle par la suite à tous les édifices religieux à coupole du monde byzantin et orthodoxe. Cette construction est le témoin de sa maitrise des lois fondamentales de la statique, mais il semble avoir aussi eu des connaissances avancées en optique puisqu'il a laissé un traité sur les miroirs paraboliques.

Arnaud de Villeneuve : (Villanova de St Marti en Aragon, 1238- Gènes, 1311) médecin et alchimiste espagnol qui étudia l'alcool ('l'esprit de vin") et l'essence de térébenthine. Il exerça en particulier à Montpellier (où il obtint le titre de maître en médecine) et Paris. Le Roi Pierre d'Aragon le nomme, en 1281, médecin royal ; il le reste jusqu'en 1310. Sa renommée est si grande qu'à partir de 1300, Arnaud De Villeneuve soigne le pape Boniface VII, puis Benoît XI et devient conseiller du pape Clément V. Il est possible qu'il soit l'inventeur des liqueurs spiritueuses. Son penchant pour l'alchimie et l'astrologie et ses écrits théologiques orientés vers la réforme de l'Eglise lui valent à partir de 1300 de fréquents démêlés avec l'autorité ecclésiastique.Son Roi, Jacques II de Catalogne, lui retire sa confiance. Arnaud de Villeneuve part alors pour la Sicile et meurt à Gênes en 1311.


Bacon(Roger) : (Somerset, 1214- Oxford, vers 1294) moine franciscain précurseur de la science expérimentale, l'un des plus grands érudits du moyen âge. Il fit ses études à Oxford puis à Paris avant de prendre l'habit monastique et de se fixer à Oxford. Outre les langues il étudia les mathématiques, l'astronomie, la philosophie, la médecine, la physique et la chimie. Il fut l'un des premiers à constater que le calendrier julien était erroné. On lui a attribué à tort certaines inventions dont il parle mais qu'il a empruntées à d'autres comme la poudre à canon ou le microscope. L'un de ses apports importants pour l'époque est de considérer que la science n'est pas achevée et de mettre en évidence l'importance de l'expérimentation et tout particulièrement ce qu'il appelle "l'expérience active et savante" par rapport à "l'observation passive et vulgaire". La diffusion de ses expériences de chimie le fit accuser de sorcellerie et ce n'est que grâce à l'intervention du pape Clément IV qu'il évita de gros ennuis, mais en 1270, sous la pression des jalousies, il fut condamné à la prison à vie et ne recouvrit la liberté qu'en 1292, après la mort du pape Nicolas IV, peu avant sa propre mort. Il a écrit de nombreux ouvrages d'alchimie et de médecine dont le principal est "speculum alchimioe".


Ibn Al-Hazin : (Bassora, 965- Le Caire, 1039) savant arabe. Il vivait en copiant des livres anciens qu'il vendait. Il est l'auteur de très nombreux ouvrages de mathématiques, de médecine, de philosophie, de sciences physiques, et d'astronomie, en grande partie perdus. Inventeur de la preuve par neuf, mais surtout rédacteur d'un traité d'optique remarquable. Il étudia la régulation du Nil en recommandant de construire un barrage à Assouan. Père de l'optique physiologique, il écrivit le "Livre de l'optique" (idée de la propagation rectiligne de la lumière| anatomie des voies optiques| lois de réfraction| vision des couleurs| diplopie) connu en Occident par deux traductions. C'est par lui que l'Occident découvrit le principe de la Camera Obscura ou chambre noire (qui fut à l'origine de l'invention de l'appareil photographique moderne) et d'un traité sur les lieux géométriques faisant la synthèse des connaissances accumulées depuis les babyloniens .


Latini (Brunetto) : (1212-1294) érudit florentin, rédacteur du "livre du trésor", encyclopédie en langue d'oil des connaissances scientifiques. Faisant partie des Guelfes, il joua un rôle politique à Florence, mais du s'exiler en France après leur défaite à Montaperti (1260). Il se consacre alors à l'étude et la rédaction d'une encyclopédie jusqu'en 1266, date de son retour à Florence libérée. Les historiens sont unanimes à lui reconnaître des qualités d'orateur, de poète, voire de philosophe. On lui doit les premières traductions en langue locale des auteurs grecs et latins classiques.


Levi ben Gerson : (Bagnols/Cèze, 1288- Perpignan, vers 1344) savant français, mathématicien, astronome, philosophe très important pour la traduction des sources arabes en Europe, via l’hébreu. qui écrivit le premier traité de trigonométrie et diffusa l'arbalestrille, instrument destiné à mesurer la hauteur des astres. Il s'intéressa beaucoup à la lune et ses eclipses mais ses hypothèses concernant la voie lactée était totalement erronées puisqu'il imaginait que les étoiles étaient fixées sur une sphère et que leur luminosité provenait de leur éclairage par le soleil. En tant que philosophe il tenta une synthèse entre l'aristotélisme, le judaïsme et la doctrine de Maimonide.


Sorbon (Robert de) : (Sorbon près Rethel,1201- Paris,1274), chanoine parisien et théologien. Ce théologien, fut le chapelain de Saint Louis. Il fonda en 1257, pour les clercs et les étudiants en théologie le collège qui, aujourd'hui encore, porte son nom. En réalité, l'Université de Paris, constituée par l'ensemble des privilèges qui assurèrent son indépendance, exista en vertu des lettres patentes de Philippe-Auguste datées de l'an 1200. Le véritable fondateur du collège de Sorbonne se nommait Robert de Douai, chanoine de Senlis et médecin de la reine Marguerite de Provence, épouse de Saint Louis. A sa mort, il laissa 1500 livres pour la fondation de ce collège, dont il confia, aux termes de son testament, l'exécution à son ami Robert de Sorbon. Ce dernier commença l'exécution du testament en 1255, avec l'aide du roi Saint Louis, qui donna des maisons et terrains pour construire l'édifice. La Sorbonne, dont il fut le premier proviseur, devait permettre aux écoliers pauvres d'avoir accès à l'enseignement. Centre d'études théologiques, ce fut aussi un tribunal ecclésiastique et, à cet égard, la plus haute autorité religieuse du monde chrétien après le Pape. En 1808, les bâtiments de la Sorbonne furent donnés à l'Université.