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05 février 2014 |
les
savants de la renaissance XIVème-XVIème siècles
Le 14ème
siècle fut une époque de transition, sur certains plans c'était
encore le Moyen Âge, mais déjà certains lettrés auguraient
discrètement du renouveau qu'on appellerait la Renaissance un
siècle plus tard, c'est pourquoi nous l'avons intégré dans
ce chapitre.
La Renaissance
fut effectivement une période de renouveau dans les arts, mais sur le
plan scientifique peu de choses changèrent. Il ne faisait pas bon, à
l'époque de l'Inquisition, de professer des idées novatrices,
en contradiction avec les contre vérités et inexactitudes diverses
inscrites dans la Bible. Malgré tout, le problème crucial de la
rotation de la terre induisit des progrès en géométrie,
mécanique céleste et optique, tandis que quelques alchimistes
(suppôts du diable...dont nous ne parlerons pas ici) découvraient,
souvent par hasard, quelques produits simples au cours de leur quète
de la Pierre Philosophale, ou de la transmutation du plomb en or (transmutation
dont nous savons, aujourd'hui que la radioactivité est bien comprise,
qu'elle n'est pas une ineptie mais seulement un processus naturel statistiquement
peu important et économiquement sans intérêt dans notre
monde actuel dominé par le fric).
Agricola
( Georg Bauer dit) : (Glauchau, 1494-Chemnitz, 1555) minéralogiste
allemand, il fera d'abord des études de philosophie à Leipzig,
puis en Italie où il apprend la médecine à Ferrare.
Il exercera à Joachimstal puis à Chemnitz. Mais vivant dans
une région minière il s'intéresse à la géologie
et sera le créateur de la minéralogie et auteur
d'un des premiers ouvrages sur la métallurgie et les connaissances
minières et géologiques de son temps (De re metallica
en 1546). Quoique fort savant, il n'était pas exempt des superstitions
de l'époque : il croyait aux esprits et à la pierre philosophale. |
ArmatiI,
(Salvino degli) : (Florence, vers le milieu du 13ème siècle-
id.,1317) Physicien. Armati est considéré comme l'inventeur, à
la fin des années 1280, des bésicles ou béricles,
ancêtres des lunettes, destinées à permettre la lecture
aux presbytes. Armati découvre que, si on amincit la lentille ou si on
change sa courbure, on voit nettement les objets situés à une
certaine distance. Grâce au principe qu'il vient de dégager, Armati
conçoit les premières lunettes pour presbytes. Ce sont d'abord
des loupes de béryl (cristaux transparents de silicate de béryllium
et d'aluminium) cerclées de corne ou de métal et jointes par deux,
que l'on pose sur le nez. Un relevé de son épitaphe le désigne
comme "inventor degli occhiali". Précisons cependant
qu' Ibn Al-Hazin dès le 11ème siècle en mentionnait l'idée
dans son traité d'optique, que Roger Bacon en a parlé aussi et
qu'il semble même que le poète allemand Missner écrive à
ce sujet dès 1270, mais tous, à la différence d'Armati,
n'imaginaient qu'un monocle.
Brahé,
(Tycho) : (Knudstrup, 1546- Praha, 1601)
Astronome danois. Il s'intéressa à l'astronomie au cours
de ses études à Leipzig lors d'une conjonction Jupiter-Saturne
que les meilleures tables astrononomiques à sa disposition avaient
prévu avec une erreur de plusieurs jours ce qui le choqua. Il fut
bientôt chargé par Frédérik 2 de créer
un cours d'astronomie à Copenhague, dès 1574. Il s'installe
bientôt dans le Sund (ile de Hveen) fait construire le château
de Uranienborg avec un observatoire. En 1598 après la mort de son
mécène Frédérik 2 il ira s'installer à
Prague où Képler deviendra son élève et publiera
ses résultats après sa mort. |
Bruno, (Giordano)
:(Nole, 1550- Rome,1600) Philosophe italien. Il fut d'abord moine dominicain,
mais découvrant nombre des erreurs véhiculées par
le catholicisme il quitte le monastère, vient alors enseigner la
philosophie à Paris où il a un très grand succès,
se convertit un temps au calvinisme. Ayant eu vent des idées de
Nicolas Copernic, il est le premier à les généraliser
en admettant l'idée d'un monde infini constitué d'astres
innombrables dans un monde en évolution perpétuelle.
En 1592, Bruno commit l'imprudence de rentrer en Italie où ses
théories non-aristotéliciennes furent promptement condamnées
par l'Inquisition qui le fit arrêter en 1598. Convaincu d'hérésie
il fut sommé de se rétracter. Ce qu'il refusa. Il fut d'abord
excommunié puis, en raison de sa résistance, fut condamné
et périt sur le bûcher.
On lui doit plusieurs
ouvrages intéressants dont le plus important à mon sens
est "de l'infini, de l'univers et des mondes". Bien
qu'il soit le précurseur de Galilée et que sa vision soit
bien plus proche de celle communément admise aujourd'hui et bien
plus avancée que du simple "et pourtant elle tourne"
de ce dernier, il est, à tort, complètement oublié
aujourd'hui. |
Cardan
(Jérôme) : (Pavie, 1501- Rome, 1576) de son vrai nom Gerolamo
Cardano, Ce fils d'un mathématicien milanais, ami de Léonard
de Vinci, étudia à Pavie et Padoue. Mathématicien,
astrologue, et médecin il exercera son art à Milan puis
à Rome. En tant que mathématicien on lui doit, d'une part,
la résolution de l'équation du 3ème degré
et, d'autre part, l'invention du dispositif mécanique à
deux degrés de liberté (d'où découle le gyroscope)
qui porte son nom et permet à nos modernes automobiles de suivre
les routes sinueuses de nos campagnes. |
Copernic
(Nicolas) : (Toruh, 1473- Frauenberg, 1543) astronome polonais qui se
faisait appeller Copernicus et dont le traité "De revolutionibus
orbium coelestium libri VI" publié en 1543, à Nürnberg,
lui valut bien des ennuis, car il y affirmait la rotation de la terre
autour du soleil. Ce que l'Eglise ne pouvait se résoudre à
accepter puisque dans l'Ancien Testament était affirmé que
Josué avait demandé à Dieu d'arrêter le soleil
le temps qu'il gagne la bataille de Jéricho! Les idées de
Copernic sont à l'origine de la théorie encore plus révolutionnaire
de l'italien Giordano Bruno qui le premier a admis l'existence de multiples
"soleils et de mondes innombrables".
Copernic
étudia l'astronomie d'abord à Cracovie, puis à Bologne
(vers 1496); il enseigne alors les mathématiques à Rome,
puis va étudier la médecine à Padoue. Il finit par
entrer dans les ordres en 1505 (chanoine de Frauenburg) tout en continuant
à s'intéresser à l'astronomie. Dès 1512 il
avait imaginé son système solaire, mais il attendit l'âge
de 70 ans pour publier ses idées quelques jours avant sa mort (sans
doute n'avait-il pas envie de subir la question et autres "douceurs"
de l'Inquisition, et on le comprend), et ce n'est qu'en 1610, grâce
à sa lunette, que Galilée put découvrir les phases
de Vénus, confirmer les idées de Copernic et se retrouver
de facto dans les griffes de l'Inquisition. |
Galilée
(Galileo) : (Pise,1564- Arcetri, 1642) physicien et astronome, l'un des
plus grands scientifiques du XVIème siècle. Il fut parmi
les promoteurs de la méthode scientifique empirique, c'est à
dire de la construction du savoir sur les choses à partir de sa
propre expérience et non à partir de vieux parchemins poussiéreux
ou de chimères comme c'était la pratique courante au Moyen
Age. Bien que l'instrumentation de l'époque fut limitée,
il tenait qu'il était important de retranscrire toutes les observations
scientifiques dans un langage mathématique précis. On lui
doit une phrase moins célèbre que son fameux "elle
tourne" mais sans doute tout aussi significative : "Mesure ce
qui est mesurable et rend mesurable ce qui ne peut être mesuré".
Et ces expérimentations et ces mesures ouvrirent la voie à
de nouvelles inventions. La nature n'était plus quelque chose dont
l'homme se contentait de faire partie, elle devenait quelque chose dont
on peut avoir besoin et se servir. Francis Bacon disait à ce propos
"le savoir est le pouvoir".
Galilée
construisit une lunette qui lui permit de découvrir les anneaux
de Saturne et de confirmer les dires de Copernic. Mais, moins têtu
que ce dernier, il se rétracta en 1633 devant la perspective de
certains "délices" que lui réservait
l'Inquisition. "Et pourtant, elle tourne" aurait-il
tout de même prononcé peu après. Mais bien que sa
renommée soit gigantesque aujourd'hui, il ne faut pas sousestimer
le fait que son contemporain Giordano Bruno a développé
quasi simultanément une théorie beaucoup plus avancée
sur la nature exacte de l'univers. |
Kepler
(Johannes) : (Weil,1571- Ravensburg,1630) mathématicien et astronome
allemand qui établit les lois de la mécanique céleste
qui régissent les mouvements des planètes. Il a découvert
les relations mathématiques (dites Lois de Kepler) qui régissent
les mouvements des planètes sur leur orbite. Cependant, si Kepler
a vu juste quant à la forme des orbites planétaires, il
expliquait les mouvements des planètes non pas par la gravité
mais par le magnétisme. Précisons pour la petite histoire
qu'il fut l'assistant de Tycho Brahé, célèbre astronome
danois opérant à Praha et qui combattit férocement
un autre praguois d'adoption ...Copernic ! L'élève ne ressemble
pas toujours au maître. Il s'est aussi beaucoup intéressé
aux principes fondamentaux de l'optique. |