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dernière mise à jour
30 janvier 2015

les savants du XXème Siècle


Nombre de personnalités citées ici sont en fait à cheval sur deux siècles. Nous avons fait le choix de les placer, soit au 19ème, soit au 20ème, selon que leur travail (ou découverte) essentiel a été réalisé dans l'un ou l'autre siècle. Alors que la période du 15ème au 16ème fut celle de l'infiniment grand avec la mécanique céleste, les 17-18ème ont été placés essentiellement sous le signe des mathématiques et de l'optique ondulatoire, le 19ème consacré aux phénomènes macroscopiques essentiellement en thermique et électromagnétisme, le 20ème siècle est caractérisé, pour ce qui nous concerne, par plusieurs faits majeurs : la compréhension et l'exploitation de l'infiniment petit, c'est à dire de la constitution de l'atome et de la matière, d'abord théorique (avant 1930 environ), puis dans les années soixante la vérification (validation ou invalidation) de ces théories avec quelques compléments phénoménologiques et théoriques et enfin, depuis une trentaine d'années, l'exploitation technologique intense de ces découvertes.

Certains chercheurs encore en vie, et parfois ultra médiatisés, n'ont pas été retenus ici, soit que leur notoriété soit due à une compétence hors de notre champ d'intérêt (et il y en a beaucoup), soit parfois qu'elle soit un tantinet usurpée (il y en a heureusement beaucoup moins). Précisons que parfois la date de décès (et même de naissance) n'a pas été indiquée car elle est inconnue du rédacteur du site. Si, pour l'un ou l'autre, vous connaissez cette date, merci de me faire signe, de même si vous détectez une inexactitude.

Précisons que nous avons indiqué, chaque fois que possible, l'itinéraire professionnel du scientifique. Ainsi chacun pourra constater que la plupart des "grands scientifiques" se sont beaucoup déplacés avant de finir par se stabiliser, et que ces déplacements leur ont permis de rencontrer les plus grands spécialistes du moment dans leur domaine de prédilection et ainsi d'enrichir leur expérience tout particulièrement pendant leur thèse ou juste après la soutenance de celle-ci.


Alfven (Hannes) : (Norrköping, 1908- Stockholm, 1995) astrophysicien suédois, diplômé de l'université d'Uppsala où il présenta une thèse sur les ondes électromagnétiques ultra-courtes, il enseigna à l'Institut Royal de Technologie de Stockholm. En 1967, après un passage dans le Maryland et en Union Soviétique il vient travailler dans les départements de génie électrique des universités californiennes de San Diego. Il étudia le plasma de la magnétosphère et découvrit les ondes qui s'y propagent et qu'on nomment ondes d'Alfven, ce qui lui valut un Nobel en 1970.

Par ailleurs il ne croyait pas au Big Bang auquel il reprochait d'être une pure théorie ne reposant sur aucune vérification expérimentale et proposa une autre explication cosmologique connue sous le nom de modèle d'Alfven-Klein


Anderson (Carl David) : (New York, 1905- San Marino CA, 1991) : physicien américain, fils d'immigrés suédois, étudiant au Caltech où il fera toute sa carrière, découvreur sous la direction de Millikan du positon en 1932 lors d'une étude sur les rayons cosmiques, prix Nobel (1936), puis, avec son premier étudiant Neddermeyer, du méson aujourd'hui appelé muon, une particule subatomique 207 fois plus lourde que l'électron (1937). Il travaillera aussi un temps sur les fusées pendant la seconde guerre mondiale.


Appleton (sir Edward Victor) : (Bradford, 1892- Edinbourg, 1965) physicien anglais. Etudiant à Cambridge sous la responsabilité de Rutherford et JJ.Thomson. Après la première guerre mondiale il se consacre à la physique de l'atmosphère au Labo Cavendish, puis à Trinity College, Londres une douzaine d'années et enfin à nouveau Cambridge en 1936. C'est en 1924 qu'il commence ses expérimentations sur la haute atmosphère qui le conduisent à mesurer par le biais de la réflexion d'émissions radio l'altitude de l'ionosphère, Nobel 1947. Il participa aussi à la mise au point du radar et supervisera les recherches britanniques autour de la bombe atomique


Arsonval (Arsène d') : (La Borie/Haute Vienne, 1851- id., 1940) physicien et docteur en médecine français, adjoint de Claude Bernard au Collège de France qui perfectionna le galvanomètre et le téléphone, et s'intéressa vivement aux applications thérapeutiques des courants de haute fréquence. Membre de l'Académie de Médecine (1888) et de l'Académie des Sciences dès 1894.


Auger (Pierre) : (Paris, 1899-id, 1993) physicien français qui découvrit vers 1923 l'effet qui porte dorénavant son nom dont l'intérêt n'apparut pas à l'époque, mais qui aujourd'hui est la base des procédés de contrôle en ligne des processus de fabrication de composants électroniques. Pierre Auger est l'exemple type du savant qui aurait mérité un Nobel et qui a été oublié et ne figure même pas dans les dictionnaires .
Il fut professeur à la Sorbonne dès 1937, travailla pendant la guerre sur des problèmes d'énergie atomique aux USA, participa ensuite à la création du CEA, du CERN, puis du CNES qu'il présidera jusqu'en 1963 avant de prendre la direction de l'ESO (European Space Organisation). Il fut membre de l'Académie des Sciences de 1977 jusqu'à sa mort. Pierre Auger a aussi beaucoup travaillé sur le rayonnement cosmique, l'un des observatoires spécialisé de la région de Mendoza dans la Pampa Amarilla près des Andes argentines porte d'ailleurs son nom. Pour mémoire cet observatoire international comporte 1600 détecteurs répartis sur une surface de plus de 3000km2.


Baird (John Logie) : (Helensburgh, 1888- Bexhill, 1946), cet écossais n'acheva jamais ses études universitaires initiées à Glasgow et interrompues par la première guerre mondiale, ce qui ne l'empêchera pas d'être un pionnier de la télévision dès 1924, dont il montra les premières images couleurs dès 1928 et assura le première transmission à longue distance (dès 1927 entre Londres et Glasgow, puis l'année suivante entre Londres et New York). Après 1937, son système électromécanique fut remplacé par le système purement électronique de EMI-Marconi. Mais Baird continua à améliorer les systèmes de télévision en présentant en 1944 un écran couleur purement électronique de qualité semblable à nos écrans actuels. Précisons que son génie inventif s'exerça aussi dans divers autres domaines tels les fibres optiques, le radar et et la vision nocturne par IR.


Bardeen (John) : (Madison/Wisconsin, 1908- Boston, 1991) physicien américain, il obtint un diplome d'ingénierie électrique de l'université de Madison en 1928. De 1930 à 1933 il suivit son professeur de géophysique Leo J. Peters au centre de recherche Gulf à Pittsburgh mais la recherche pétrolière ne le passionne pas et il préfère intégrer le département de physique mathématique de Princeton où il s'intéresse à la physique du solide ce qui l'amène à faire un Ph.D sur la cohésion et la conduction électrique des métaux (1936). Après des séjours dans divers universités et organismes il entre aux Bell Labs après la guerre dans le service de physique du solide où il va étudier les semiconducteurs ce qui lui vaudra le prix Nobel en 1956 pour la réalisation du premier transistor en germanium (en 1948) avec William Schockley et W.H. Brattain. Dès 1951 il revient à l'université de l'IIlinois et c'est là qu'il obtiendra son second Nobel en 1972 avec ses collègues Cooper et Schrieffer, pour la théorie de la supraconductibilité (proposée en 1957).


Blackett (Patrick) : (London, 1897- id., 1974) physicien anglais, gradué à Cambridge en 1921; comme nombre de savants britannique il travailla d'abord une dizaine d'année au Laboratoire Cavendish. Spécialiste des rayons cosmiques qu'il a étudiés, à l'université de Manchester, grâce à un compteur de son invention , qui lui permit de confirmer l'existence du positron, il obtient le Nobel en 1948. Il tenta ensuite sans succès d'établir une théorie unifiée de l'électromagnétisme et de la gravité. Il réussit néanmoins grâce à ses magnétomètres ultra-perfectionnés à mettre en évidence la dérive des continents et à initier ce qu'on désigne sous le vocable de paléomagnétisme. L'un des bâtiments de l'Imperial College à Londres porte son nom en souvenir de l'époque où il en fut Chef du Département de Physique avant de devenir Président de la Royal Society en 1965.


Blanc-Lapierre(André) : ( 7 juillet 1915 - 14 décembre 2001) physicien français, électronicien Membre de l’Académie des sciences dès 1970. Il effectua sa thèse à l'école Normale Supérieure sur le thème de l' Étude expérimentale de l’effet de grenaille pur, Application à l’amplification des courants photoélectriques très faibles, ce qui l'amena un peu plus tard à entreprendre une thèse de mathématiques à propos des fonctions aléatoires soutenue en 1945 et point de départ d'un ouvrage sur lesdites fonctions qui fait toujours autorité aujourd'hui. Ses travaux sur la théorie du signal et de l'information seront initiés entre 1950 et 1960 lors de son séjour comme Professeur à l'Université d'Alger. Ses travaux sur la cohérence optique, publiés en 1954, ne furent reconnus que bien après le développement universel du laser. Après son passage à Orsay où il s'intéresse au développement de l'accélérateur linéaire il devient directeur de Supélec et l'artisan de son déménagement hors de Paris (1976) et bien sûr de la création de son laboratoire de signaux et systèmes dont il confia la direction à son ami Bernard Picinbono, mais où il continua ses recherches jusqu'en 2001.

Blondel (André) : (Chaumont, 1863- 1938) Ancien élève de Polytechnique il devient d'abord Inspecteur Général des Ponts et Chaussées. Physicien français inventeur de l'oscillographe (1893) et des radiophares. Membre de l'Académie des Sciences (1913). Il effectua de nombreux travaux sur les ondes radioélectriques et les alternateurs, ainsi que les moteurs asynchrones. Il est l'un des pionniers du transport de l'énergie électrique à grande distance et à très haute tension. Il proposa l'installation du barrage de Génissiat et de son usine hydroélectrique.


Bode (Henrik Wade) : (Madison,Wi 1905- Cambridge Mass. ,1982) physicien américain, Bachelor of Arts and Masters de l'Université de l'Ohio. Puis ingénieur aux Bell Labs où il s'intéresse à la théorie des réseaux et aux communications à longue distance. Ph.D à l'Université Columbia en 1935. Auteur d'un ouvrage devenu un classique du genre Network Analysis and Feedback Amplifier Design en 1945. Continuant à travailler aux Bell Labs il s'en retire en 1967 avec le titre de Vice-Président chargé des affaires militaires, pour aller professer à Harvard.

On lui doit évidemment beaucoup de publications sur les filtres,, mais aussi une représentation des fonctions complexes, dite diagramme de Bode.


Bohr (Niels) : (Copenhague, 1885- id., 1962) physicien danois, prix Nobel 1922 pour sa contribution à la théorie concernant la structure de l'atome intégrant la structure planétaire de Rutherford et la théorie des quantas de Planck. Son interprétation de la mécanique quantique lui valut une relation houleuse avec Einstein. On sait rarement que c'est en examinant la lumière émise par un filament chauffé que Niels Bohr comprit que celle-ci n'était pas aléatoire mais correspondait à un spectre bien significatif de variation quantifiées de niveaux d'énergie des électrons du matériau considéré. Il imagina conjointement la notion de couche électronique.


Born (Max) : (Breslau, 1882- Göttingen, 1970) physicien allemand, auteur d'une théorie électronique de l'affinité chimique, prix Nobel 1954. Max Born a écrit un ouvrage remarquable sur la structure atomique de la matière qui non seulement est une référence mais en plus présente l'histoire de la théorie de l'atome avec à la fois rigueur et simplicité. En pratique, avec ses collaborateurs et élèves Werner Heisenberg et Jordan, il a beaucoup contribué au développement de l'algèbre de la mécanique quantique, en concurrence avec Dirac, d'une part, et Schrödinger, d'autre part.
Ce fut aussi, à la fin de sa vie, un militant actif de la paix et de l'éthique scientifique, fondateur du mouvement anti-nucléaire avec Bertrand Russell.


Bragg (sir William Henry) : (Wigton, 1862- Londres, 1942) physicien britannique. Etudiant au Trinity College de Cambridge, puis chercheur au laboratoire Cavendish (1885), avant d'être nommé professeur à l'université d'Adélaide jusqu'en 1909 où il revient à Leeds, puis Londres (1915).Il s'intéressa à de nombreux domaines, mais ce sont ses travaux avec son fils William Lawrence (1913-1914) sur la diffraction des rayons X par les cristaux qui ouvriront une nouvelle branche de la science et leur vaudront le .prix Nobel (1915). Il est le constructeur du premier spectrographe à haute fréquence lequel lui a permis l'analyse de la structure de nombreux cristaux. Il a écrit de nombreux ouvrages dont évidemment An Introduction to Crystal Analysis.


Branly (Edouard) : (Amiens,1844- Paris,1940) physicien français. En 1865 il entre à Normale Sup où il sera l'élève de Louis Pasteur. Après un rapide passage au lycée de Bourges il revient en 1869 à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes où il commence à s'intéresser au rayonnement solaire, sa thèse de doctorat, soutenue en 1873 traite de phénomènes électrostatiques. En 1877 il reprend des études de médecine couronnées en 1882 par une Thèse de doctorat sur le dosage de l'hémoglobine et le traitement des malades anémiés. Tout en exerçant la médecine il continue ses recherches en électricité et découvre les radio-conducteurs et qui invente un cohéreur basé sur le tube à limaille (1890) base pratique de la TSF qui permit son réel développement et les démonstrations de Marconi, puis de Ducretet. On lui doit quelques ouvrages de physique et d'électricité (1895). Il fut l'un des premiers à expérimenter la télécommande. En 1909 il obtient le prix Nobel de physique. Il entra à l'académie des Sciences en 1911.

Brillouin (Léonl) : (Sèvres, 1889- New York, 1969) Il entre à Normale Sup en 1908. puis poursuit ses études à l’Institut de Physique Théorique de Münich dirigé par Sommerfeld. Il s'initier à la physique du solide au laboratoire de Max von Laue. En 1913 il commence une thèse sur La théorie des solides et des quanta (soutenue en 1920). En 1927 il participe au cinquième congrès Solvay, qui marqua la naissance officielle de la mécanique quantique.De 1928 à 1932 il enseigne à la Faculté des Sciences de Paris avant d'être nommé professeur de physique mathématique au Collège de France.Il sera membre de l'Académie des Sciences (1921). On lui doit de nombreux travaux sur la structure des solides et la radiotélégraphie . IL a publié de nombreux ouvrages dont Recherches sur la structure des cristaux et l'anisotropie des molécules; ainsi que Travaux sur la relativité: les points singuliers de l'univers d'Einstein. Ce fut un spécialiste de la mécanique quantique et de la théorie des semi-conducteurs.

Les physiciens du solide retiennent en particulier les "zones de Brillouin".


Broglie (Prince Louis de) : (Dieppe, 1892- Louveciennes, 1987) Ce physicien français se vit décerner un prix Nobel exceptionnel cinq ans après la présentation de sa thèse, c'est à dire en 1929, pour sa théorie de la mécanique ondulatoire qui, dans un texte magistral de 27 pages, unifiait quasiment l'ensemble des travaux qui venaient pendant quelques décennies de révolutionner notre perception de l'infiniment petit. En 1933 il obtint la chaire de physique théorique de l'Institut Poincaré. Précisons qu'il fut de longues années Secrétaire Perpétuel de l'Académie des Sciences, après en avoir été en 1933 le plus jeune membre, et en outre membre de l'Académie Française à partir de 1944, honneur qu'il partagea, en tant que physicien avec Louis Leprince-Ringuet.


Caquot (Albert) : (Vouziers,1881- 1976) fils d'exploitants agricoles, il entre à Polytechnique à 18 ans et en ressortira dans le corps des Ponts et Chaussées. Cet ingénieur français, responsable de la construction de plus de 300 ouvrages d'art, a beaucoup travaillé sur les problèmes d'élasticité et de résistance des matériaux, on lui doit un ensemble de résultats concernant le béton armé en particulier.Il fut l'un des pionniers de la mécanique des sols ce qui l'amena à l'Académie des Sciences en 1934. C'est lui qui construisit le premier pont en béton armé à haubans (Donzère Mondragon 1952), l'usine marée-motrice de la Rance, mais aussi la structure en béton armé de la statue du Christ de Rio de Janeiro. Bien évidemment il enseigna la résistance des matériaux durant de longues années dans diverses grandes écoles. Il s'intéressa aussi à l'aéronautique et occupera des fonctions importantes au ministère de l'air tout en apportant une contribution technique essentielle dans les perfectionnements du moteur à hélice, des ballons captifs, la construction de la soufflerie de Meudon, aussi bien qu'à la création de l'ONERA ou du CNES.


Castaing (Raymond) : (Monaco,1921 - 1988) physicien français. Après son agrégation, il entre à l'ONERA en 1947, pour y préparer sa thèse, Application des sondes électroniques à une méthode d'analyse ponctuelle, chimique et cristallographique, sous la direction d'André Guinier. On lui doit la sonde atomique qui porte son nom et permet une analyse en surface des matériaux. Le premier prototype de cette machine est toujours visible dans le hall d'entrée de l'ONERA à Chatillon. Il participera aussi au développement du spectromètre SIMS. Professeur à l'Université d'Orsay il occupera diverses fonctions administratives de direction à l'ONERA, au CNRS, entrera à l'Académie des Sciences en 1977 et s'intéressera au nucléaire (aux problèmes de gestion des déchets et à l'évaluation du projet Superphénix)


Chadwick (sir James) : (Cheshire, 1891- Cambridge, 1974) physicien anglais, gradué de l'Université de Manchester, après la première guerre mondiale il rejoint l'université de Cambridge et bien vite l'équipe du laboratoire Cavendish pour travailler sous la direction de Rutherford, et y accomplir la transmutation de divers éléments léger par bombardement avec des particules alpha, en vue d'études sur la structure du noyau atomique. C'est alors qu'il découvrit l'effet photoélectrique nucléaire, puis prouva celle du neutron en 1932. Prix Nobel 1935. Ce travail était une pierre importante dans le développement futur de la fission de l'uranium 235. Il quitte alors Cambridge pour Liverpool puis pendant la seconde guerre mondiale il travaille aux USA au projet Manhattan (développement de la bombe atomique). Il reviendra en Angleterre ensuite pour terminer sa carrière à Cambridge. Il a été annobli en 1951.


Chambers (R.G.) : (1924- ) physicien anglais, travaillant à Cambridge, puis à l'université de Bristol en 1958 dont il sera doyen par 2 fois, et dont il est professeur émérite de physique depuis 1990. Son apport sur l'influence de l'épaisseur sur les propriétés ohmiques des couches minces a été essentiel (1952). On lui doit divers ouvrages dont electrons in metals and semiconductors.


Claude (Georges) : (Paris, 1870- St-Cloud, 1960) industriel français très polyvalent qui s'intéressa à l'énergie des mers, la fabrication d'explosifs, le transport de l'acétylène...On retiendra surtout l'invention des tubes d'éclairage au néon (1910) et un procédé de liquéfaction de l'air (1902) qui sera à l'origine de la société l'Air Liquide. Son expérience menée à Cuba pour démontrer la faisabilité de la production d'électricité à partir de la différence de température de l'eau de mer en surface et en profondeur n'a jamais été exploitée.


Compton (Arthur Holly) : (Wooster/Ohio, 1892- Berkeley, 1962) physicien américain, né dans une famille d'universitaires renommés. Il passa sa thèse en 1916 à Princeton puis après quelque enseignement dans le Minnesota, passa 2 ans chez Westinghouse avant de se faire attribuer une bourse pour aller étudier en Angleterre à Cambridge au fameux laboratoire Cavendish. En 1920 il revient à l'université de Saint Louis (Missouri). C'est là qu'on lui doit la découverte de l'effet Compton en 1923 (mais ses travaux et discussions avec Rutherford lors de son séjour à Cavendish ont joué un grand rôle dans la découverte), accroissement de la longueur d'onde des photons X lorsqu'ils sont diffusés par les atomes légers (rencontre d'un électron) qui lui vaudra le prix Nobel 1927. Il a aussi étudié les rayons cosmiques et travaillé sur la bombe atomique en impulsant le projet Manhattan. A partir de 1946 il administrera l'université de Saint Louis.


Coolidge (William David) : (Hudson/Mass., 1873- Schenectady, 1975) physicien américain. Après ses études au MIT il vint continuer sa formation en Europe à Leipzig. C'est là qu'il devint assistant de Drude et rencontra Roentgen et commença à s'intéresser aux rayons X. En 1899 il rentre à Boston. En 1905 il entre au nouveau centre de recherche de General Electric à Schenectady.Il mit au point la fabrication des filaments de tungstène (1906) ce qui n'était pas évident car ce matériau n'est pas spécialement ductile. Les premières lampes à filament de tungstène n'apparurent sur le marche qu'en 1911. A la suite de sa rencontre avec Roentgen, il n'avait pas oublié les RX et après son succès avec le tungstène il y revint. Les premiers tubes à RX à gaz avaient un comportement très aléatoire, c'est alors que Langmuir était sur le point de découvrir l'effet themo émissif. Coolidge s'inspira donc des travaux de Langmuir et inventa en 1913 le tube à rayons X à cathode incandescente (tube de Coolidge). La mise en oeuvre d'un processus de pompage des gaz dans le tube, en éliminant ceux-ci, permettait une bien plus grande stabilité de l'émission et par suite l'exploitation industrielle et médicale des RX.

En 1917 le laboratoire fut chargé de développer un système d'écoute des sous-marins auquel Coolidge apporta une contribution importante En 1932 il devint le directeur du laboratoire et c'est l'année où son collègue Langmuir obtint le prix Nobel (premier américain dans l'histoire du Nobel) Pendant la seconde guerre mondiale Colidge fit partie du Conseil chargé de la bombe A et le labo isola l'uranium 235 et démontra que c'était un matériau fissible. Même après sa retraite en 1945 Coolidge continua à s'intéresser aux RX et tout particulièrement à leurs applications médicales.


Cormack (Allan McLeod) : (Johannesburg, 1924- Winchester MA, 1998) physicien américain, d'origine sud africaine mais de parents écossais, débuta ses études supérieures au Cap, puis à Cambridge, avec un passage au laboratoire Cavendish. En 1950 il revient au Cap pour y travailler en physique nucléaire. En 1956 il s'intéresse à ce qu'on appelle aujourd'hui le CAT-scanning (Computerized Axial Tomography). Ayant, lors de son séjour à Cambridge, épousé une étudiante américaine il décide d'aller passer une année sabbatique aux USA auprès du cyclotron d'Harvard. Il s'installe définitivement aux USA et, de temps en temps, recommence à s'intéresser au problème du CAT-scanning. Mais ce n'est qu'à partir de 1970 qu'il va y consacrer l'essentiel de son temps pour aboutir à l'invention du scanner. Simultanément l'anglais Godfrey Newbold Hounsfield à Hayes, England au THORN EMI Central Research Laboratories développait le même système, ce qui leur valut de partager le prix Nobel de médecine en 1979.


Cotton (Aimé) : (Bourg en Bresse,1869- Sèvres, 1951) physicien français qui travailla beaucoup sur les problèmes de magnétisme et découvrit en particulier la biréfringence magnétique. S'intéressant aussi à l'optique, il découvrit le dichroïsme circulaire. Il travailla ensuite avec Pierre Weiss avec lequel il examina le spectre du cadmium et du zinc. Ils déterminèrent aussi la valeur du rapport de la charge de l'électron à sa masse. L'une de ses inventions bien connue est la balance qui porte son nom et permet de mesurer l'intensité d'un champ magnétique. Le CNRS a donné son nom au laboratoire du magnétisme de Meudon-Bellevue où il fit une partie de ses travaux alors qu'il était professeur à la faculté des Sciences de Paris (après 1921). Il fut aussi membre de l'Académie des Sciences dès 1923.


Crookes (sir William) : (London, 1832-id. 1919) ce physicien anglais à oeuvré dans divers domaines, en particulier les rayons X pour lesquels il a inventé le tube d'émission à cathode froide, dit tube de Crookes, il a aussi découvert la nature des rayons cathodiques et reçu le prix Nobel de chimie en 1907. Dès 1864, il prit la direction du très renommé Quarterly Journal of Science et publia de très nombreux ouvrages dans des domaines technologiques très divers, allant de la "Physique moléculaire dans le vide" en 1878 à la "Solution de la question des égouts" en 1883 en passant par un "Manuel de teinture et d'impression du calicot" en 1881.


Czochralski (Jan) : (Kcynia, 1885- Poznan,1953) chimiste polonais qui inventa le procédé portant son nom pour obtenir de grands monocristaux, universellement exploité aujourd'hui dans l'industrie des composants électroniques. Né dans une petite ville polonaise (alors prussienne), il se rendit à Berlin pour travailler dans la pharmacie familiale vers 1900, puis fit des études de chimie à Charlottenburg (Berlin) où il se spécialisa dans la chimie des métaux. En 1907 il entra comme ingénieur dans la société d'électrotechnique AEG. C'est accidentellement en laissant tomber un stylo dans un creuset d'étain en fusion qu'il découvrit sa méthode de tirage des monocristaux, dont il publia le processus en 1918 dans la Zeitschrift für Physikalische Chemie. Notons que ce ne fut alors employé que pour mesurer la vitesse de cristallisation d'un métal et que ce n'est qu'en 1950 que des ingénieurs des Bell Labs l'utilisèrent pour fabriquer un monocristal de germanium.
Après avoir monté un laboratoire de recherche métallurgique en Allemagne, puis été cofondateur de la Deutsche Gesellschaft für Metallkunde (société allemande pour la science des métaux) il deviendra professeur à l'université technologique de Varsovie en 1928, puis, après les aléas de la guerre, il créera dans sa ville natale une entreprise de cosmétique qu'il dirigea jusqu'à sa mort.

Davisson (Clinton Joseph) : (Bloomington/Ill. 1881- Charlottesville/Virg. 1958) physicien américain. Il fit ses études à Chicago auprès de Millikan, puis en 1904 devint assistant à Purdue University, puis en 1905 à Princeton où il travaille avec Richardson, et en 1911 il soutient sa thèse On The Thermal Emission of Positive Ions From Alkaline Earth Salts. et en 1913 il fera un court séjour auprès de JJThomson au laboratoire Cavendish, puis à partir de 1917 il travaillera aux Bell Labs..En 1919 il initie la série d'investigations qui conduit en 1927 à la découverte de la diffraction des électrons, confirmant la théorie de la mécanique ondulatoire élaborée 3 ans plus tôt par de Broglie, et, de facto, permettant la réalisation ultérieure du microscope électronique. Nobel 1937.


Debye (Petrus) : (Maastricht, 1884- Ithaca NY, 1966) physicien néerlandais, il fait ses études supérieures à l'université de Munich puis exercera en Allemagne aux Pays-Bas et en Suisse, en 1940 il continue ses recherches aux USA à l'Université Cornell où il séjournera jusqu'en 1952. Auteur de recherches sur les applications chimiques de la théorie des quantas (avec Sommerfeld), spécialiste de l'état solide aux basses températures. On retient de lui la notion de température critique (température de Debye) et la méthode, dite de Debye et Scherrer (1916), utilisant la diffraction des rayons X pour l'étude des poudres cristallines(avec Compton). Nobel de chimie (1936).


De Forest (Lee) : (Council Bluffs/Iowa, 1873- Hollywood, 1961) ingénieur américain. Après ses études à Yale il travaille dans diverses compagnies dont Western Electric, mais la plupart du temps il agit en inventeur indépendant. On lui doit plus de 180 brevets essentiellement dans le domaine de l'électronique, mais le plus connu est l'invention de la triode (1906) qui permit l'essor de l'électronique et tout particulièrement de l'amplification. Il construisit aussi des systèmes de télégraphie sans fil pour l'US Navy et après avoir monté une station de radio à San Francisco il passa les 30 dernières années de sa vie à Hollywood, dans le milieu de la radio et de l'entertainment, mais fut très déçu de l'évolution vers la médiocrité des programmes radio.


De Haas (Wander Johannes) : (Lisse, 1878 - Bilthoven, 1960) physicien néerlandais, Après avoir débuté comme employé chez un avocat, il décide de changer de voie et entre à l'université de Leiden (P-B) où il étudie la physique sous la direction de Kamerlingh Onnes. Il obtient sa thèse en 1912 Measurements Concerning the Compressibility of Hydrogen, in Particular of Hydrogen Vapor at and below the Boiling Point . Il part alors pour Berlin où il va travailler sur le magnétisme et, avec Einstein, sur le phénomène dénommé depuis Einstein-De Haas effect.

De retour à Leiden il est l'auteur d'expériences sur la supraconductibilité et le magnétisme aux très basses températures. Il est principalement connu pour l'effet Shubnikov-De Haas (vers 1930) découvert lors d'une étude de la magnéto-résistance du bismuth et l'effet de Haas-van Alphen trouvé lors de l'étude du diamagnétisme du bismuth à basse température.


Dirac (Paul) : (Bristol, 1902- Talahassee/Floride, 1984) immense physicien et mathématicien anglais, il étudie d'abord à Bristol puis à Cambridge. En 1925, il rencontre Niels Bohr, puis Werner Heisenberg. Il publie son premier article cette année là sur le formalisme de la physique classique et quantique. En 1926, il démontre l'équivalence physique de la mécanique ondulatoire d'Erwin Schrödinger et le modèle d'Heisenberg. Il soutient sa thèse cette même année et part travailler avec Bohr à Copenhague. qui fut l'un des créateurs de la mécanique quantique, bien connu pour la statistique dite de Fermi-Dirac, il avait prévu théoriquement l'existence du positon alors qu'il était encore étudiant grâce à sa version de la mécanique quantique relativiste tenant compte du spin, ce qui lui permit de prévoir l'existence des antiparticules, prix Nobel 1933 avec Erwin Schrödinger. Après une carrière d'enseignant à Bristol, puis Cambridge, il part en 1970 pour l'université de Floride où il restera jusqu'à sa mort.


Einstein (Albert) : (Ulm, 1879- Princeton, 1955) physicien allemand, naturalisé américain en 1940,considéré comme un très mauvais élève en primaire il fit cependant ses études d'ingénieur à l'école polytechnique de Zurich en Suisse dont il obtient le diplôme en 1905 année où il publie son premier mémoire sur la relativité. Dès 1909 il était professeur à l'Université de Zurich, avant de revenir à Berlin pour diriger le prestigieux Kaiser-Wilhelm Institut jusqu'à l'avènement du nazisme en 1933, date à laquelle il était en voyage aux Etats Unis où il décide de rester et d'accepter un poste de professeur à Princeton. Il fut l'auteur de la théorie de la relativité qui lui valut le prix Nobel 1921, mais aussi théoricien du mouvement brownien.Inventeur du concept de photon, il a mis en équation la photoélectricité et on lui doit un certain nombre de relations dans le domaine de l'application de la mécanique quantique. Contrairement à une idée diffusée par les journalistes il n'a jamais travaillé dans le domaine nucléaire qu'il soit civil ou militaire.

Précisons qu'informé par Niels Bohr des travaux menés par les nazis sur l'énergie atomique il transmet l'information au président Roosevelt qui initie alors les mêmes travaux aux USA (projet Manhattan) qui mèneront à la construction de la bombe A. Einstein, pacifiste dans l'âme, tente en vain de dissuader le président Truman d'utiliser cette bombe atomique et dès lors, jusqu'à sa mort, il militera activement contre l'arme nucléaire et la guerre en général.


Einthoven (Willem) : (Semarang/Java, 1860- Leyde,1927) physiologiste hollandais. Après le décès de son père, médecin des armées à Java, alors qu'il n'avait que 6 ans, sa mère décide de revenir à Utrecht où il fera toutes ses études. Après des études médicales il entre comme assistant à la clinique ophtalmologique, puis effectue une première étude intitulée Quelques remarques sur le mécanisme de l'articulation du coude et pour sa thèse une seconde Stereoscopy by means of colour variation (1885). Il devient alors professeur de physiologie à l'université de Leiden. et effectue de nombreuses recherches dans ce domaine et commence à s'intéresser aux réponses électriques du corps humain à diverses sollicitations. Il utilise d'abord un électromètre ce qui ne le satisfait pas, puis un galvanomètre qu'il va devoir améliorer et progressivement il va s'intéresser au muscle cardiaque et devenir le pionnier de l'électrocardiographie. Il a défini les diverses combinaisons d'électrodes et de points de mesure toujours utilisés aujourd'hui. Il obtiendra le prix Nobel de médecine en 1924.


Esaki(Leo) : (Osaka, 1925- ) physicien japonais qui fit sa thèse (Ph.D) à l'université de Tokyo (1959) et entra ensuite (1960) au service d'IBM au centre de recherche Thomas Watson de New York, mais c'est chez Sony, vers 1958, peu après son B.S,. qu'il découvrit l'effet tunnel, (qui lui vaudra le prix Nobel en 1973 avec Ivar Giaever et Brian David Josephson) c'est à dire la possibilité pour un électron de franchir une jonction PN en transitant directement de la bande de conduction de la zone N à la bande de valence de la zone P, sans passer comme dans une jonction normale par la bande de conduction de la zone P, grâce à un dopage adéquat de la zone N. Les diodes Esaki, ou diodes à effet tunnel, ont la particularité de se comporter sur une portion de leur caractéristique comme des résistances négatives, ce qui est très intéressant pour la réalisation d'oscillateurs.Chez IBM il mène une recherche sur les super-réseaux de semiconducteurs.


Esnault-Pelterie (Robert) : (Paris, 1881- Nice, 1957) ingénieur français. Iissu d’une famille d’industriels, Robert Esnault-Pelterie achève en 1902 des études de physique à l'Université de Paris, puis installe un laboratoire de recherche sur les moteurs, ainsi que sur les planeurs et les avions. L'aéronautique lui doit diverses innovations dont l'une, essentielle, le manche à balai. Sur le plan théorique il a jeté les bases de la navigation interplanétaire à l'aide de fusées à réaction. Il est élu membre de l'Académie des sciences en 1936.


Fabry (Charles) : (Marseille, 1867- Paris,1945) physicien, polytechnicien d'abord professeur de lycée, puis à l'université de Marseille (1894) puis à la Sorbonne, il fut enfin directeur de l'Institut d'Optique (1921). Il découvrit l'ozone atmosphérique, s'intéressa à la spectrométrie et la photométrie et surtout exploita les interférences à ondes multiples. On lui doit le fameux interféromètre de Fabry-Perot qui trouve des applications dans de nombreux domaines, tels la métrologie ou l'astrophysique, et bien entendu de nombreux ouvrages d'optique. Enfin, il établit un système international de longueurs d'onde, grâce à des repères spectroscopiques parfaitement déterminés.


Fermi (Enrico) : (Rome, 1901- Chicago, 1954) immense physicien italien qui fera ses études à l'université de Pise. En janvier 1922 après 4 ans passés à l'université, il publie son premier article qui traite de la relativité générale. Ensuite c'est à Rome qu'il publiera sa théorie statistique quantique que l'on appellera plus tard la statistique de Fermi-Dirac.Il émigre aux USA en 1939(en raison du fascisme). Outre ses travaux sur la structure atomique et la statistique quantique (Nobel 1938), ses idées sur la désintégration des atomes sous l'effet d'un bombardement de neutrons lui permirent de réaliser la première fission de l'uranium en 1938, il est aussi connu pour avoir construit la première pile à uranium et graphite à Chicago (1942) et travaillera, pendant la seconde guerre mondiale comme nombre de physiciens, au laboratoire de Los Alamos dans le cadre du projet Manhattan. Il reviendra ensuite à Chicago diriger l'institut d'études nucléaires (qui deviendra l'Institut Enrico Fermi).


Feynman (Richard) : (New York, 1918- Los Angelès, 1988) physicien américain, Il fit ses études universitaires au MIT puis à Princeton où il présenta sa thèse en 1942. Il sera professeur de physique théorique à Cornell de 1945 à 1950, puis au Caltech. Il étudia les interactions entre photon et champ électromagnétique, et devint l'un des physiciens les plus influents de la seconde moitié du XXe siècle, en raison notamment de ses travaux sur l'électrodynamique quantique relativiste, les quarks et l'hélium superfluide. D'où un prix Nobel en 1965. Ce fut en outre un remarquable vulgarisateur de la science de haut niveau, un conteur, un excellent musicien et même un traducteur des "hiéroglyphes" Maya.


Franck (James) : (Hamburg, 1882- Göttingen, 1964) physicien américain d'origine allemande, Il fit ses études universitaires à Heidelberg, puis à Berlin où, pendant son Ph.D., il rencontra Drude. A partir de 1920 il enseigne à Göttingen où il travaille en étroite relation avec Max Born, ses recherches sont alors concentrées sur la fluorescence des gaz et des vapeurs. En 1925 il reçoit le Prix Nobel pour sa théorie de la luminescence et ses travaux avec Hertz sur la cinétique des électrons (travaux effectués lors de son séjour à Berlin). Après 1933 il émigre vers les USA (Baltimore), puis Chicago où il participera au projet Manhattan.


Fuchs(Klaus.):(29 décembre 1911 - 28 janvier 1988) Ce physicien d'origine germanique travaillant à Bristol sous la direction de sir Nevill Mott, puis de Max Born à Edimbourg, apporta vers 1936 une contribution essentielle à la compréhension des mécanismes perturbant la conductibilité dans les matériaux métalliques à l'état de couche mince. Pendant la seconde guerre mondiale il travailla au projet Manhattan de développement des bombes atomiques à Los Alamos(1944) puis à Harwell comme responsable de la Divison de Physique Théorique. En 1950 il fut accusé d'espionnage au profit de l'Union Soviétique ce qui lui valut d'être emprisonné une dizaine d'années. Il termina sa carrière en RDA.


Gabor (Dennis) : (Budapest, 1900- Londres,1979) physicien britannique d'origine hongroise, il fit ses études universitaires à Berlin.2migrant en Angleterre en 1933, il entre chez Thomson-Houston pour y développer diverses applications optiques. Ses premiers travaux sur ce qui deviendra l'holographie datent de 1948, invention pour laquelle il recevra le Nobel (1971), mais ce n'était pas l'objectif initialement visé qui était le développement d'un nouveau principe de microscopie électronique (qui n'aboutira pas vraiment). On lui doit aussi une réflexion introductive à la théorie de la communication et aux techniques neuronales si en vogue aujourd'hui. A partie de 1949 il rejoint l'Imperial College de Londres où il enseignera jusqu'en 1967.


Gamow (George Anthony) : (Odessa, 1904- Boulder/Col, 1968) physicien américain d'origine russe, travailla d'abord à Gottingen avec Max Born sur la radioactivité, puis à Copenhague avec Niels Bohr, il est connu pour sa découverte de la barrière de potentiel qui interdit à un électron de pénétrer à l'intérieur du noyau d'un atom. Après 1933 il rejoint les Etats Unis et devient professeur à l'université Washington (district de Colombia), et y développe sa théorie expansionniste de l'univers à partir d'un big bang (1948).


Geiger (Hans) : (Neustadt, 1882- Berlin, 1945) physicien allemand. Geiger étudie la physique et les mathématiques à Erlangen, où il obtient son doctorat en 1906. À partir de 1907, il travaille comme assistant d'Ernest Rutherford à l'Université de Manchester, où il découvre avec John Mitchell Nuttall la loi de Geiger-Nuttal et effectue des expériences qui conduisent Rutherford à son modèle atomique. Inventeur du compteur de particules dit compteur GM vers 1913 qu'il perfectionna avec Muller en 1928. On lui doit d'avoir identifié la charge des particules alpha (1908) et montré que le numéro atomique d'un élément est le nombre de charges de son noyau (1913).


Gell-Mann (Murray) : (New York, 1929- ) physicien américain qui fit sa thèse à Yale.professeur au Californian Institute of Technology (Caltech) Après la découverte de nouvelles particules élémentaires (kaons et hypérons) . Il imagina l'hypothèse du quark (nom qu'il choisit en référence à un livre de James Joyce) et introduisit l'étrangeté afin d'expliciter les propriétés de ces particules élémentaires, Nobel 1969. Il écrivit un ouvrage de vulgarisation The Quark and the Jaguar: Adventures in the Simple and the Complex dont le titre est lui aussi issu d'une oeuvre littéraire, un poème d' Arthur Sze.


Gernsback (Hugo) : (Luxembourg, 1884- New York, 1967) ingénieur américain qui définit le radar (1911) et ce qu'il a appelé la triode à cristal ( ce qu'on nomme aujourd'hui le transistor) en 1943. Il imagina la télévision, l’avènement du plastique, du fer anti-rouille, du juke-box, des enregistreurs à cassette, de l’énergie solaire... On lui doit aussi le terme "science-fiction". Il fut surtout un auteur et éditeur de science fiction en créant en 1926 la revue Amazing Stories, mais passionné par la radio il créa aussi des revues pour radio amateurs Modern Electrics (1908), Science and Invention (1920). Une série d'ouvrages lui est consacrée sous le titre Hugo Gernsback, the man who invented the future.


Grivet (Pierre) : (1911-1992) physicien français, l'un des pères de l'électronique, spécialiste des transmissions radioélectriques, Il fut ingénieur en chef à la CSF (Compagnie Générale de Télégraphie Sans Fil), puis longtemps patron de l'Institut d'Electronique Fondamentale d'Orsay et bien évidemment Membre de l'Académie des Sciences. On lui doit de très nombreux travaux aussi bien sur les radars que les spectromètres à rayons béta et toutes les applications de la radioélectricité en général.


Hadamard (Jacques) : (Versailles, 1865- Paris, 1963) mathématicien français, professeur au Collège de France (1897-1935) ainsi qu'à Polytechnique et à Centrale, qui joua un rôle fondamental dans la création de l'analyse fonctionnelle, il étudia théoriquement les fonctions et les équations aux dérivées partielles. Son résultat le plus célèbre est la preuve obtenue en 1896 (obtenue indépendamment la même année par Charles-Jean de La Vallée Poussin) du théorème des nombres premiers. Il a laissé son nom aux matrices de Hadamard utilisées dans la transformée de Hadamard dont le champ d'application est vaste : algorithmes quantiques, traitement du signal, compression de données, etc. La pseudo-transformation de Hadamard est également utilisée en cryptographie.


Hahn (Otto) : (Frankfurt/Main, 1879- Göttingen,1968) chimiste allemand "Le père de la chimie nucléaire" étudia, avec Lise Meitner, la fission de l'uranium (1938) ce qui lui valut, mais à lui seul, un Nobel en 1944. Il étudia d'abord à Munich, puis Marburg et enfin à l'université de Londres, dans le laboratoire de Sir William Ramsay où il commença à s'intéresser à la radioactivité. Il va alors aller à Montréal travailler avec Rutherford et c'est là qu'il découvrira le thorium. De retour à Berlin il commence, en 1907, une collaboration de 30 ans avec Lise Meitner. Outre la fission de l'uranium, il découvrit de nombreux éléments et isotopes radioactifs.

Hall (Edwin Herbert) : (Gorham/Maine,1855- Cambridge, Mass. 1938) physicien américain qui étudia, lors de sa thèse à Baltimore, l'influence d'un champ magnétique sur la conductivité, afin de répondre à la question soulevée par Maxwell se demandant si la résistance d'un conducteur variait en présence d'un tel champ, et découvrit en 1879, l'effet qui porte son nom. Il devint professeur à Harvard à partir de 1895 et jusqu'à sa retraite en 1921.


Heisenberg (Werner) : (Würzburg, 1901- Munich, 1976) physicien allemand, élève de Max Born, qui l'orienta dans la découverte de l'algèbre quantique (1925) Il développa la première formalisation de la mécanique quantique, en même temps qu'Erwin Schrödinger leurs formalismes mathématiques étaient différents mais équivalents, Heisenberg utilisa une formalisation matricielle, alors que Schrödinger utilisa une approche par les équations différentielles (Nobel 1932). Auteur de nombreux travaux sur la mécanique quantique et la structure de l'atome, on lui doit en particulier sa fameuse relation d'incertitude qui précise dans quelle mesure on peut connaitre la vitesse et/ou la position d'un électron. À partir de 1929, il travailla avec Wolfgang Pauli à l'élaboration de la théorie quantique des champs. Son action pendant la seconde guerre mondiale est très controversée.


Hess (Victor) : (Waldstein, 1883- New York, 1964) physicien autrichien, naturalisé américain. Fils d'un bucheron, il passa son doctorat à Graz (1910). De 1910 à 1920 il travailla à l'institut du radium de Vienne. C'est au cours de cette période qu'il effectua des recherches sur les rayons cosmiques qu'il découvrit lors d'ascensions en ballon en 1912 (découverte qui lui valut le Nobel de Physique en 1936). Il passa ensuite 3 ans aux USA à la direction d'un institut comparable avant de revenir professeur à l'université de Graz. Opposant au nazisme, il partit définitivement pour les USA en 1938 et enseigna à l'université Fordham.


Hilbert (David) : (Königsberg, 1862- Göttingen, 1943) mathématicien allemand, professeur à Königsberg puis Göttingen (1895) unanimement reconnu comme la figure emblématique des maths du XXème siècle. Il fut l'un des fondateurs de la méthode axiomatique et du formalisme. Dans son oeuvre principale "Grundlagen der Geometrie : les fondements de la géométrie", datant de 1899, il inaugure la méthode axiomatique en donnant une formulation rigoureuse de la géométrie euclidienne. Elle porte en outre sur les invariants, la nature du nombre et les principes de la logique. On lui doit en particulier les espaces qui portent son nom et qu'il est amené à introduire vers 1909, au cours de son travail sur des équations intégrales. Notons que la pensée axiomatique d'Hilbert va devenir dominante, jusqu'à avoir une influence, sans doute excessive, dans l'enseignement des "mathématiques modernes".


Holweck (Fernand) : (Paris, 1890- id, 1941) physicien français. Né dans une famille alsacienne, Fernand fait toutes ses études à Paris, et sortira major de l'École Supérieure de Physique et Chimie Industrielle de la Ville de Paris en 1910. Les travaux de Fernand Holweck portent essentiellement sur des problèmes électroniques et de vide, et il fut un très bon expérimentateur auquel on doit une pompe à vide moléculaire et un pendule à lame oscillante. Il établira la continuité entre les UV et les rayons X en 1920. Dès 1926 il met au point, avec d'autres chercheurs, un système de télévision.

Résistant il sera torturé à mort par la Gestapo en 1941.


Hoyle (Fred) : (Bingley, 1935- Bournemouth, 2001) astronome et mathématicien anglais il passa la plus grande partie de son activité à l'observatoire de Cambridge. Auteur d'une théorie de la gravitation et défenseur d'un modèle d'univers stationnaire (en complète opposition avec le modèle en expansion issu de l'hypothèse du big bang). Il est aussi connu comme auteur de science-fiction.


Hubble (Edwin) : (Marshfield, 1889- San Marino, Calif. 1953) astrophysicien américain, a établi l'existence de systèmes stellaires en dehors de notre galaxie semblables au notre mais qui s'éloignaient ce qui a confirmé la théorie de l'expansion de l'univers. Son nom a récemment été donné à une station orbitale équipée d'un téléscope permettant d'examiner avec une très grande qualité d'image les plus lointaines galaxies.


Joliot-Curie (Irène et Frédéric) : elle (Paris, 1897- id.,1956) et lui (Paris, 1900- id.,1958) physiciens français spécialistes de la physique nucléaire et de la structure de l'atome. Ils démontrèrent l'existence du neutron (découvert par Chadwick) et découvrirent la radioactivité artificielle (1932) ce qui leur valut un Nobel de chimie en 1935. Tandis qu'Irène devenait sous-secrétaire d'état à la recherche scientifique en 1936, son mari, Frédéric, devint le premier haut commissaire à l'énergie atomique en 1946 et, à ce titre, il dirigea la construction de la première "pile atomique" française (en 1948).

Josephson (Brian David) : (Cardiff, 1940- ) physicien britannique qui obtint son Ph.D. à Cambridge en 1964. après un séjour en diverses universités américaines il revient à Cambridge en 1972. S'intéressant aux métaux en état de supraconductivité, il découvrit que les électrons pouvaient alors franchir une mince couche d'isolant, effet dit Josephson (en 1962) qui donne lieu à diverses applications et semble d'intérêt prometteur dans la conception de mémoires ultra rapides, prix Nobel 1973 avec Esaki. Il s'intéresse aussi au paranormal. Professeur retraité depuis le début 2007, il continue à animer le groupe de recherche de Cambridge sur l'unification de la théorie de la matière condensée.


Kapitsa (Petr Leonidovitch) : (Kronstadt, 1894- Moscou, 1984) physicien soviétique, connu pour ses recherches sur le magnétisme et la physique des basses températures, qui devaient notamment le conduire à la découverte de la superfluidité de l'hélium(1938) II. Après des études à l'Institut polytechnique de Petrograd, où il est lecteur jusqu'en 1921, Petr Leonidovitch Kapitsa se rend en Grande-Bretagne à l'université de Cambridge, où il collabore avec Rutherford jusqu'en 1934 où il reste à Moscou. pionnier des très basses températures, il fut aussi le père de la bombe thermonucléaire soviétique, ce n'est évidemment pas pour ce dernier travail qu'il reçut le prix Nobel en 1978 avec l'américain Penzias et le britannique Wilson, mais pour sa publication de 1938 sur l'hélium...


Kastler (Alfred) : (Guebwiller, 1902- Bandol, 1984) physicien français qui reçut le Nobel en 1966 pour l'invention de la technique du pompage optique qui ouvrit la porte à la création du laser à gaz ou à l'état solide, dispositifs devenus essentiels dans le monde actuel dans maints domaines allant de la microchirurgie aux télécommunications. Alfred Kastler ne fut pas seulement un remarquable savant, ce fut aussi un homme d'une qualité rare qui me fit, jusqu'à sa mort, l'honneur et l'amitié de présenter mes Comptes Rendus à l'Académie des Sciences.


Kennelly (Arthur Edwin) : (Bombay, 1861- Boston, 1939) Ingénieur anglo-américain. Après avoir travaillé comme employé de bureau dans une société d'ingenierie à Londres, puis comme électricien et enfin comme ingénieur (sur un bateau-cablier), il rejoint en 1887 l'équipe de direction du laboratoire de Thomas Edison dans le New Jersey, jusqu'en 1894 où il monte sa propre entreprise de consultant à Philadelphie. C'est alors qu'il va formuler sa méthode d'analyse des circuits connue sous le nom de théorème de Kennelly (publication en 1893). On lui doit aussi d'avoir compris les processus de réflexion des ondes radio par l'ionosphère en 1902 alors qu'il était Professeur à Harvard. De 1913 à 1924 il sera aussi Professeur au MIT et accessoirement Président de l'Institute of Radio Engineers en 1916, puis il sera chercheur associé auprès de la fondation Carnegie jusqu'en 1930.

Il participa seul ou comme co-auteur à l'édition d'une trentaine d'ouvrages et publia plus de 350 articles techniques dans diverses revues et écrivit environ 500 éditoriaux pour Electrical World.


Lallemand (André) : (Cirey les Pontailler, 1904- Paris, 1978) astronome français qui fit ses études à Strasbourg.où il devint aide astronome à l'observatoire dès 1928. Il restera à Strasbourg jusqu'en 1943 date ou il rejoindra l'observatoire de Paris. Nommé professeur au Collège de France, il occupe la chaire de méthodes physiques de l'astronomie de 1961 à 1974 et dirige l'Institut d'Astrophysique de Paris de 1960 à 1971. Il est élu membre de l'Académie des Sciences en 1961.

Spécialiste de la photoélectricité dans ses applications à l'astronomie, on retiendra surtout de lui son invention de la caméra électronique (1936), ancêtre de nos modernes caméscopes numériques, dont le rendement quantique était très supérieur à celui de l’émulsion photographique, mais qui a aujourd'hui été supplantée par les CCD.


Landau (Lev Davidovitch) : (Bakou, 1908- Moscou,1968) physicien russe, diplomé de l'université de Bakou, puis de Léningrad où il mènera des recherches jusqu'en 1929, rencontrant Niels Bohr. A partir de 1932 il prend la direction de l'institut théorique de Kharkov, puis en 1937 l'institut de physique de Moscou. Spécialiste de mécanique quantique et des très basses températures, auteur d'une théorie de la superfluidité, auquel on doit, en co-écriture avec son complice Lifschitz, de nombreux ouvrages de physique quantique. Le prix Nobel de physique lui fut décerné en 1962.


Langevin (Paul) : (Paris, 1872- id. 1946) physicien français auteur de nombreux travaux sur les ultra sons (invention du sonar développé pendant le première guerre mondiale pour la détection des sous-marins), la relativité (dont il fut un ardent défenseur en France) et le magnétisme Il a utilisé la physique statistique de Boltzmann pour donner une théorie du magnétisme qui permet de comprendre la variation avec la température de la susceptibilité des matériaux paramagnétiques. Il fut professeur au Collège de France dès 1909, avant de devenir directeur de l'Ecole de Physique et Chimie de Paris (1925), dont il était d'ailleurs ancien élève. Notons qu'il passa quelques années en Angleterre avec J.J. Thomson au laboratoire Cavendish, avant de soutenir sa thèse, ce qui à l'époque (1897-1898) était remarquable. Il est l'un des auteurs du fameux rapport "Langevin-Wallon" base du renouveau de l'université française.


Langmuir (Irving) : (Brooklyn, 1881- Falmouth, 1957) physico-chimiste américain. Diplomé de l'école des mines de Columbia, il part à Göttingen faire sa thèse avec Nernst (1903-1906). Après un court passage à l'institut de technologie Stevens (New Jersey) il entre au service de la compagnie General Electric, dont il sera le directeur associé de 1932 à 1950. On lui doit de nombreux travaux : ampoules électriques à atmosphère gazeuse, théorie de l'électrovalence avec Lewis en 1916. En physique, il met au point une technique permettant de déclencher artificiellement la pluie, basée sur une injection d’iodure d’argent et de neige carbonique dans les nuages. Et avec son assistante Miss Blodgett la découverte des films monomoléculaires (couches de Langmuir-Blodgett) est d'une très grande portée scientifique aussi bien dans les domaines des capteurs, de la pollution marine que des frottements. Le Prix Nobel de chimie qui lui est remis en 1932 récompense ses avancées dans le domaine de la chimie des surfaces et des films moléculaires. Il construisit aussi une pompe moléculaire à vapeur de mercure ancètre de nos modernes pompes à vide à diffusion d'huile (1916).


Laue (Max Von) : (Pfaffendorf, 1879- Berlin, 1960) Physicien allemand. Après son bac passé à Strasbourg, il fait ses études universitaires successivement à Strasbourg, Göttingen, München et Berlin de 1898 à 1903. Il va ensuite travailler à Berlin auprès de Max Planck. En 1906 il rencontre Einstein et une profonde amitié naitra entre les deux hommes. En 1909 il regagne l'université de München.Il a découvert la diffraction des rayons X (1912) par les cristaux. et par suite a permis d'accéder à la structure de ceux-ci et, in fine, aux dimensions de l'atome. Prix Nobel 1914. A partir de 1919 il est professeur de physique à l'université de Berlin. A la fin de la guerre il écrira une histoire de la physique pendant son internement en Angleterre, après avoir écrit plusieurs ouvrages sur la relativité. Ensuite il rentre en Allemagne pour occuper des fonctions plus administratives à Göttingen, puis Berlin où il mourra victime d'un accident de voiture.


Lawrence (Ernest Orlando) : (Canton/Dakota, 1901- Palo Alto, 1958) physicien américain. Il fera ses études successivement dans les universités du Sud Dakota, du Minnesota, à Chicago puis soutiendra son Ph.D. à Yale en 1925 En 1928 il enseigne en Californie et devient en 1930 le plus jeune professeur de Berkeley.En 1936 il sera directeur de l'University's Radiation Laboratory, plus connu aujourd'hui sous le nom de Lawrence Lab. l'un des plus célèbres laboratoires de Californie (celui ou la densité de prix Nobel au m2 est impressionnante), son nom a aussi été donné au 103ème élément (transuranien) le lawrencium obtenu en 1961. Lawrence fut l'inventeur du cyclotron en 1929. Il travailla essentiellement sur la physique nucléaire mais aussi sur la photoélectricité et la physique biologique (avec son frère John), en outre ce fut un auteur prolifique dont la plupart des papiers parurent dans la Physical Review . Nobel 1939 pour l'invention du cyclotron.


Leprince-Ringuet (Louis) : (Alès, 1901- Paris, 2000) polytechnicien, il intègre Supélec en 1920. En 1929 de Broglie le recrute dans son laboratoire de physique des RX et c'est là qu'il va s'intéresser au nucléaire.Il enseigne la physique à l'École Polytechnique de 1936 à 1969 et au Collège de France de 1959 à 1972. Spécialiste français de l'étude des rayons cosmiques qu'il a étudié en haute montagne. Il a aussi travaillé sur diverses particules dont certains mésons et les hypérons. Membre de l'Académie des Sciences à partir de 1949 et de l'Académie Française en 1966.

On lui doit de nombreux ouvrages dont je retiendrai pour leur éclectisme : Les Rayons cosmiques, les Mésons (Albin Michel)1949 ; Le Grand Merdier ou l'espoir pour demain ? (Flammarion)1978 ; L'Aventure de l'électricité (Flammarion)1982


Mathiessen: physicien allemand spécialiste de l'étude de la conductivité des matériaux à basse température.


Meitner (Lise) : (Vienne,1878-Cambridge,1968) physicienne d'origine autrichienne, En 1905, Lise Meitner effectua son travail de doctorat sous la direction du physicien expérimentateur Franz-Serafin Exner, qui introduisit à Vienne l'étude de la radioactivité.AAprès son doctorat elle travaille à Berlin, sous la direction de Max Planck (1913). Après son engagement comme infirmière pendant la première guerre mondiale elle revient à Berlin ('Institut Kaiser Wilhelm de Chimie) ou elle rencontre Otto Hahn. Exilée à partir de 1938 à Copenhague elle participa à la découverte de la fission de l'uranium (1939) avec Otto Hahn. voir ce nom.


Meyer (Yves) : ( ) physicien français, professeur à l'université Paris-Dauphine et l'ENS de Cachan, l'un des spécialiste et fondateur de la théorie des ondelettes, l'une des avancées les plus importantes de la fin du siècle dernier pour le traitement du signal. Il s'intéresse aussi au traitement de l'image et au "compressed sensing". Membre de l'Institut Universitaire de France et Grand Prix de l'Académie des Sciences. Membre de l'Académie des Sciences depuis 1993.


Millikan (Robert Andrews): (Morrison,Ill. 1868- San Marino, Calif. 1953), physicien américain, fils de pasteur et petit fils d'éleveurs Il fera son Ph.D à l'université de Columbia pour une recherche sur la polarisation de la lumière émise par une surface incandescente (1895). Il passe alors une année en Allemagne (Göttingen et Berlin) puis revient à Chicago travailler avec Michelson. De 1910 à 1921 il sera professeur à l'université de Chicago et on lui doit de nombreux ouvrages d'enseignement. En 1921 il prend la direction d'un laboratoire du Caltech où il restera jusqu'en 1946. Il détermina en 1911 la charge de l'électron, au cours d'une expérience devenue célèbre, en 1916 il mesurait la constante de Planck, puis comme beaucoup d'autres s'intéressa aux rayons cosmiques. Nobel en 1923.


Minkowski (Hermann) : (Aleksotas, 1864- Göttingen, 1909) mathématicien allemand, auteur d'une importante contribution complémentaire à la théorie de la relativité restreinte d'Einstein (interprétation géométrique dans un espace à 4 dimensions, dit espace-temps de Minkowski) dont il fut le professeur en 1905 à Göttingen.


Moore (Gordon Earle) : (San Francisco, 1929- ) cofonfateur et chairman émérite de la compagnie Intel. Il fera ses études d'abord de chimie à Berkeley (1950), puis sa thèse au Caltech (1954) en chimie et physique. Il va d'abord rejoindre William Schockley au Labo Schockley de la société Beckman Instruments, puis passe cher Fairchild Semiconductor lorsque Sherman Fairchild crée cette compagnie. En 1968, s'associant au développement de la Silicon Valley il devient cofondateur et vice président exécutif d'Intel jusqu'en 1975 où il occupe le poste de président. Il dirigera Intel jusqu'en 1997.
En 1965, travaillant chez Fairchild, il fit une intéressante constatation à propos des puces mémoires : Les circuits à l’état de l’art sur le marché doublaient leur capacité tous les 18 mois environ. En extrapolant, en 1980, il énonçera une loi empirique selon laquelle le nombre de transistors des microprocesseurs sur une puce de silicium, doublera tous les deux ans. En 2001, il a fait un don de 600 million de dollars à la bibliothèque du Caltech, puis en 2007 un nouveau don de 200 million de dollars pour la construction du nouveau télescope du Caltech....

Morlet (Jean .P): (Fontenay sous Bois, 1931 - Nice, 2007) ingénieur français polytechnicien (1952) géophysicien spécialiste de la théorie et des applications des ondelettes.Ingénieur chez Elf lorsqu'il inventa, en collaboration avec Alex Grossman, la transformée en ondelettes (et le mot ondelette) pour résoudre des problèmes de prospection pétrolière, vers 1975. Aujourd'hui les ondelettes apportent, en même temps qu'un moyen puissant pour la modélisation et le calcul, un langage et un point de vue commun à des spécialistes de nombreuses disciplines


Mössbauer (Rudolf) : (München, 1929- ) physicien allemand, il fait ses études universitaires à München et sa thèse au labo de physique appliquée de l'université technique de la capitale bavaroise, puis au Max Planck Institute d'Heidelberg(1955-1958) Il part ensuite au Caltech dont il devient professeur dès 1961, puis revint en Bavière 3 ans plus tard et prit la direction de l'institut Laue-Langevin en 1972. Il est aujourd'hui professeur émérite de l'université de München.
Prix Nobel (1961) pour sa découverte d'un effet de résonance nucléaire en 1957. Cet effet fait intervenir l'émission ou l'absorption d'un photon g par un noyau situé dans un cristal dont Mössbauer a pu montrer qu'elle était différente du même phénomène lorsque le noyau est libre, ce qui a engendré des applications intéressantes dont en particulier la possibilité d'obtenir un rayonnement monochromatique de fréquence constante.


Mott (Sir Nevill Francis) : (Leeds, 1905 - Aspley Guise, 1996) Après des études universitaires à Bristol puis Cambridge où il débute ses recherches, il va ensuite travailler à Copenhague avec Niels Bohr, puis à Göttingen avec Max Born avant de revenir en Angleterre à Manchester avec Bragg, puis au laboratoire Rutherford à Cambridge. En 1933 il intègre la chaire de physique de l'université de Bristol ou il travaillera sur les propriétés des métaux et des semiconducteurs avec H. Jones. De 1954 à 1971 il passa le reste de sa carrière au laboratoire Cavendish de Cambridge, université qu'il finit par présider. Ses derniers travaux, thème de sa conférence lors de sa remise du prix Nobel en décembre 1977, concernait les électrons dans les verres.


Muller (Karl Alexander) : (Bâle, 1927- ) physicien suisse, diplomé de l'école polytechnique fédérale de Zürich (1957) il intégre l'institut Battelle à Genève et s'y intéresse à la RMN. Dès 1963, au sein du laboratoire zurichois d'IBM, il étudia la physique des solides et tout particulièrement les matériaux de type pérovskite (tel SrTiO3). Il collabora avec le physicien Johannes G.Bednorz à partir de 1983, et ils synthétisèrent en 1986 un oxyde, supraconducteur à 35K, réalisation qui a permis d'ouvrir la voie à diverses applications industrielles en électrotechnique et en magnétisme.Prix Nobel 1987. Notons que depuis d'autres céramiques voisines ont été synthétisées portant le record à 93K.


Néel (Louis) : (Lyon, 1904- Brive la Gaillarde, 2000) physicien français, spécialiste du magnétisme dont il décrivit toutes les formes. Après son agrégation à Normale Sup en 1928 il va faire sa thèse dans le fief de Weiss, à Strasbourg (soutenue en 1932) où il sera Professeur jusqu'en 1945. Il continuera ensuite sa carrière à Grenoble dont il a été l’acteur principal du développement scientifique dans la deuxième moitié du 20ème siècle et où il réussit dès 1945 à faire créer une chaire de physique expérimentale avec tous les postes associés et dès 1946 il y a été à l’origine de la création des laboratoires de physique du CNRS et du CEA Grenoble dont il fut le premier Directeur. Professeur à l’Université Joseph Fourier, il a été le premier Président de l’Institut National Polytechnique de Grenoble. Membre de l'Académie des Sciences dès 1953 et de très nombreuses sociétés savantes nationales et internationales et docteur honoris causa d'une dizaine d'universités étrangères et bien évidemment titulaire de très nombreuses distinctions, dont le prix Nobel 1970.


Nernst (Walther) : (Briesen, 1864- Moskau, 1941) physicochimiste allemand, Il étudie la physique et les mathématiques dans les universités de Zurich, Berlin et Graz puis fonde l'institut de chimie physique et d'électrochimie de Göttingen. Il inventa une lampe à incandescence, élabora une théorie des piles basée sur l'ionisation des électrolytes, effectua de nombreuses mesures de chaleurs spécifiques à basse température. Le Nobel 1920 récompense ses travaux en thermochimie.Il prendra alors la direction de l'Institut de Chimie Physique de Berlin poste qu'il occupera de 1924 à sa retraite en 1933. Il s'intéresse alors à l'électroacoustique (en créant un piano électrique) et l'astrophysique.


Nyquist(Harry) : (Nilsby,1889 - Harlingen,1976) physicien américain d'origine suédoise fit son doctorat à Yale (1917) après des études universitaires à l'université du North Dakota. Après un bref passage chez ATT, il intègre les Bell Labs où il s'intéresse beaucoup à la théorie de l'information et aux automatismes. On lui doit le diagramme qui porte son nom et dont le tracé permet d'évaluer la stabilité d'un système asservi ou bouclé ainsi que le théorème d'échantillonnage dit de Nyquist-Shannon. En 37 années aux Bell labs il déposa 138 brevets. De 1954 à son décès il vécut une retraite paisible à Harlingen au Texas, tout en étant consultant à temps partiel.


Oppenheimer (Robert Julius) : (New York, 1904- Princeton, 1967) physicien américain important pour ses travaux en mécanique quantique et en physique nucléaire. Il fait ses études à Harvard, puis part 2 ans à Göttingen, revient à Harvard en 1927, puis passe au Caltech l'année suivante et devient professeur à Berkeley où il fait des recherches en physique nucléaire. Nommé directeur du centre de recherches de Los Alamos en 1943 (à la grande déception de Lawrence), il est considéré comme le père de la bombe A. Il fut ensuite, dès 1947, directeur de Princeton où il succède à Einstein, mais ses opinions politiques amènent Eisenhower à le destituer en 1953. Prix Enrico Fermi en 1963.


Pauli (Wolfgang) : (Wien, 1900- Zurich, 1958) physicien suisse d'origine autrichienne, Il a étudié à Vienne avant d'aller étudier à Munich avec Sommerfeld. Après sa thèse (1921) il part à Göttingen comme assistant de Max Born, puis rejoint Niels Bohr à Copenhague. De 1923 à 1928 il sera lecteur à Hambourg avant d'être nommé professeur de physique théorique à Zurich. A partir de 1935 il sera fréquemment aux USA, mais reviendra à Zurich à la fin de la guerre. Il a beaucoup contribué à la théorie électronique, Nobel 1945. On se souvient évidemment du principe d'exclusion de Pauli précisant que dans la matière deux électrons ne peuvent se trouver dans un même état énergétique. Il imagina, avec Fermi, le neutrino. Ses trois écrits majeurs concernent la théorie de la relativité, la théorie quantique et la mécanique ondulatoire !


Pauling (Linus Carl) : (Portland, Ore 1901- Big Sur CA, 1994) chimiste américain. Il démarre ses études à l'université agricole de l'Orégon et passera son PhD au Caltech (1925). Il va alors visiter les savants européens avant de prendre un poste au Caltech en 1927.introduisit la mécanique quantique en chimie, il précisa la nature des liaisons chimiques tout particulièrement dans les macromolécules et les complexes (the Nature of the Chemical Bond, 1939). Il développe le concept d'hybridation des orbitales atomiques, ses travaux en biologie sont aussi fondateurs et il découvrira notamment la structure de l'hélice alpha (motif d'enroulement secondaire des protéines), mais pas celle de l'ADN. Conscient de la pollution atmosphérique, il s'intéressera aussi à la voiture électrique. Nobel de chimie en 1954 et Nobel de la Paix en 1962 pour sa campagne contre les essais nucléaires.


Perrin (Jean) : (Lille, 1870- New York, 1942) physicien français, diplômé de Normale Sup, docteur ès sciences dès 1897, qui étudia d'abord le mouvement brownien, puis identifia les "rayons cathodiques" et enfin détermina le nombre d'Avogadro (vers 1908) à partir de l'étude du mouvement brownien de particules dans des solutions colloïdales ( Membre de l'Académie des Sciences dès 1923, Prix Nobel 1926 pour ses travaux sur la structure discontinue de la matière). Il participa à la création du CNRS (1939) et du Palais de la Découverte (1936).


Pirani(Marcello) : (Berlin, 1880- Berlin, 1968) physicien allemand étudia à Berlin (Ph.D. 1903) puis travailla à l'université technique d'Aachen avant de rejoindre le labo de recherche de Siemens à Berlin qu'il dirigera dès 1905. C'est là qu'il inventera, dès 1906, l'un des moyens les plus courants de mesure du vide poussé (jauge de Pirani). En 1918 il est promu professeur à TU Berlin, mais bien vite il va travailler pour Osram (1919-1936) tout en conservant son poste de prof d'université. En 1936 il rejoint la Grande Bretagne et entre chez General Electric à Wembley. En 1953 il retournera en Allemagne et retravaillera à Berlin pour Osram sur les problèmes de décharge dans les gaz, de verre et de céramiques.


Planck (Max) : (Kiel, 1858- 1947) physicien allemand, descendant d'une famille de pasteurs et de théologiens, il initie ses études universitaires à Munich, puis les termine à Berlin sous la férule de Kirchhoff et Helmholtz. Il soutient une thèse sans panache sur le second principe de la thermodynamique (1878) et peine à trouver un poste. Il en aura un à Berlin à la mort de Kirchhoff, titularisé en 1892 il y restera près de 40 ans et deviendra directeur de l'institut de physique théorique de Berlin. Créateur de la théorie des quantas sa contribution à l'avancement de la compréhension de la structure atomique a été essentielle (Einführung in die theoretische Physik). Nobellisé en 1918, son nom reste attaché à une constante universelle base de sa théorie.


Raman (sir Chandrasekhara Venkata) : (Trichinopoly, 1888- Bangalore,1970) physicien indien qui fit ses études à Madras. professeur à l'université de Calcutta pendant 15 ans, puis à Bangalore (1933-1948) qui en étudiant la diffusion de la lumière dans les milieux transparents découvrit l'effet qui porte son nom, c'est à dire le fait que ces milieux traversés par un faisceau de lumière monochromatique acquièrent le pouvoir d'émettre eux-mêmes non seulement une radiation de même fréquence mais aussi des radiations différentes de fréquences proches mais dont l'écart est caractéristique de la composition chimique du milieu. Nobel 1930.


Rouard (Pierre) : (Marseille,1908 -id.,1989) physicien français, spécialiste de l'optique il étudia tout particulièrement les propriétés optiques des matériaux à l'état de couche mince. Membre de l'Académie des Sciences (1970), doyen de la Faculté des Sciences de Marseille et créateur de l'Ecole Supérieure de Physique de Marseille.


Rateau (François) : () Physicien français, chercheur CNRS sur le campus caennais, ses travaux sur la supraconductibilité de certains matériaux à température relativement proche de l'ambiante ont ouvert la voie vers des applications pratiques des supraconducteurs (et donné des idées aux chercheurs d'IBM mieux dotés financièrement! voir ci-dessus Muller).


Richardson (sir Owen) : (Dewsbury,Yoks. 1879- Alton, Hamps. 1959) physicien anglais. En 1897 il entre à Trinity College (Cambridge) En 1900 il démarre une étude sur l'émission thermoélectronique au Laboratoire Cavendish qui l'amène à découvrir les lois de l'émission thermoélectronique dès 1901,( Nobel 1928). Après 1906 il quitte Cambridge pour les USA et va enseigner à Princeton jusqu'en 1913 en continuant ses recherches sur l'émission thermoionique, l'effet gyromagnétique et la photoélectricité. Il revient à Londres en 1914. Ses deux principaux ouvrages sont Electron Theory of Matter et the Emission of Electricity from Hot Bodies.


Rutherford, Ernest : (Nelson,Nouvelle-Zélande,1871- Cambridge,1937), physicien néo-zélandais. En octobre 1895, Ernest Rutherford débarque en Angleterre pour entrer dans un laboratoire prestigieux, le Cavendish Laboratory de Cambridge. Dès janvier 1898, après avoir achevé sa thèse, il publie une étude sur le rayonnement de l'uranium, où il écrit : « Ces expériences montrent que le rayonnement de l'uranium est complexe et qu'il comporte deux types distincts de rayonnements : l'un qui est très facilement absorbé et que l'on appellera par commodité le rayonnement alpha, et l'autre de caractère plus pénétrant et qui sera appelé le rayonnement bêta ». Professeur à l'Université Mc Gill de Montréal, avec FrederickSoddy, il identifie une émanation radioactive du radium comme étant du radon et montre que les atomes quand ils se désintègrent et ne sont pas immuables (transmutation). C'est à lui qu'on doit la notion de période et l'identification des particules alpha au noyau d'hélium et, en 1911, l'existence d'un noyau au cœur des atomes . Prix Nobel 1908.


Schottky (Walter): (Zurich,1886- Pretzfeld,1976) physicien et électronicien allemand. Il poursuit ses études à Berlin, prépare son doctorat chez Max Planck (1912) il part alors pour Iéna, puis entre chez Siemens à Berlin. En 1920, il retourne à l'université à Wurzburg pour travailler avec Wilhelm Wien (qui a eu le Prix Nobel en 1911 pour son travail sur le corps noir). En 1914 il devient professeur de physique à l'université de Rostock, mais à 41 ans il retourne chez Siemens où il restera jusqu'à sa retraite en 1958. Spécialiste des interfaces, on lui doit l'élaboration des jonctions portant son nom entre un métal et un semi-conducteur (1928). En 1938 il formule une théorie prédisant l'effet qui porte aujourd'hui son nom. Mais il s'intéressera aussi à la conception d'un récepteur superhétérodyne (1918) et d'une tétrode (1919).


Schrödinger (Erwin) : (Wien, 1887- id. 1961) physicien autrichien, obtient son doctorat de physique théorique à Vienne en 1910. Il contribua énormément à l'avancée de la mécanique ondulatoire après la thèse de Louis de Broglie, En 1927 il rejoint Max Planck à Berlin, mais en 1933 il quitte l'Allemagne nazie pour aller à Oxford et recevoir son prix Nobel (avec son concurrent Dirac). Après quelques péripéties il finit par occuper le poste de directeur de l'école de physique théorique de Dublin (1940-1957). Comme Dirac et Einstein il ne put jamais se résoudre à accepter l'idée primitivement énoncée par Max Born et Heisenberg selon laquelle la physique devait renoncer à décrire à l'échelle atomique l'évolution du mouvement d'une particule identifiée, mais ne pouvait que prédire des probabilités.


Shannon (Claude, Elwwod): (Gaylord/Mich, 1916- Medford/Mas., 2001) Ingénieur américain d'origine irlandaise qui dans les années 30, en développant les applications téléphoniques et constatant les similitudes entre les raisonnements de l'algèbre de Boole et l'organisation des circuits téléphoniques, démontra le théorème de l'échantillonnage qui porte son nom. Il est à l'origine de la théorie de l'information et l'inventeur du mot "bit" (contraction de binary digit).


Smith (Phillip) : () ingénieur américain qui s'intéressa à la transmission des ondes radio le long d'un câble et développa un abaque permettant la détermination graphique des caractéristiques de la ligne.


Sondheimer(E.H.): ( ) physicien anglais d'origine allemande, d'abord à Cambridge (GB) il oeuvra au Department of Mathematics, Imperial College, London en 1952, où il s'intéressa à la physique des couches minces. On lui doit une théorie simplifiée (1952) permettant d'exprimer la conductibilité d'une couche métallique en fonction de son épaisseur et d'un paramètre caractéristique du type de réflexion des électrons aux surfaces limites de la couche, inspirée de celle de Fuchs (1936). De 1960 à 1982 il enseigna au Westfield College de Londres en continuant à s'intéresser aux phénomènes de transport dans les solides comme en témoigne son dernier ouvrage Green's Functions for Solid State Physicists (1998).


Sorensen (Sören) : (Havrebjerg, 1868- Copenhague, 1939) chimiste danois, fils d'agriculteurs, il commence des études de médecine à l'université de Copenhaggue, mais se tournera vite vers la chimie. Diplômé en 1881 il travaille quelques temps à l'université en synthèse inorganique avec Jorgensen. Il obtient son Ph.D. en 1899. Il entre au laboratoire de la brasserie Carlsberg de Copenhague (fondé par J.C. Jacobsen en 1876) après le décès tragique de son directeur J Kjeldahl en 1901. C'est dans ce laboratoire que Sorensen va développer nombre de méthodes expérimentales en biochimie et définir la notion de pH d'une solution comme étant son indice d'acidité (1909) mesuré comme le logarithme négatif de sa teneur en ions hydrogène.Parallèlement il mettra au point les procédés électrochimiques de mesure du pH, les solutions tampon, les mesures colorimétriques de pH et étudiera nombre d'enzymes et de protéines.Il quitta le labo Carlsberg en 1938.


Stark (Johannes) : (Schickenhof, 1874- Traunstein, 1957) physicien bavarois, après son bac à Regensburg il étudie la physique et la cristallographie à Munich (doctorat 1900). Il part alors pour Göttingen où il devient professeur "extraordinaire" en 1906 et s'intéresse à l'effet doppler en optique. En 1908 il obtient un poste de professeur "ordinaire" à Aix la Chapelleprix Et c'est là qu'il obtient le Nobel 1919 pour sa découverte du dédoublement des raies spectrales en présence d'un champ électrique. Intégrant alors l'université de Wurzburg Il aura quelques difficultés ensuite avec ses collègues car il refuse catégoriquement la mécanique quantique et malgré son Nobel il sera contraint de démissionner En collaborant avec le régime nazi il obtiendra la direction d'un institut berlinois mais se dsicréditera complètement vis à vis de la communauté scientifique.


Steinitz (Ernst) : (Laurahütte, 1871- 1928) mathématicien allemand qui fut l'un des fondateurs de l'algèbre moderne. Après son doctorat à Berlin il revient comme prof de maths à Breslau en 1910, dès 1920 il sera professeur "ordinaire " à l'université de Kiel en 1928 il décède d'une maladie de coeur. C'est dès 1910 qu'il publie Algebraische Theorie der Körper élaborant de manière abstraite la théorie des corps et élargissant la théorie de Galois à des corps quelconques.


Stern (Otto) : (Sorau, 1888- Berkeley, 1969) physicien américain d'origine allemande. Né en Silésie, il étudie d'abord à l'université de Breslau (doctorat de chimie physique en 1912). Il part alors pour Prague rejoindre Einstein et le suivra à l'ETH de Zurich en 1913. Après un court passage à Francfort il sera professeur associé à Rostock(1921) puis titulaire à Hambourg (1923). découvrit les propriétés magnétiques des atomes (expérience de Stern et Gerlach, 1921) et étudia la matérialisation des photons pour laquelle il obtint le prix Nobel en 1943. En 1933 il quitte l'Allemagne pour l'institut Carnegie de Pittsburgh et prendra sa retraite à Berkeley en 1945. Il a aussi contribué au développement de l'épitaxie par jet moléculaire.


TaguchiNaoyoshi: physicien japonais (Osaka Institute of Technology) qui le premier réussit à produire de manière relativement reproductible des microcapteurs chimiques à base d''oxyde d'étain (1968) selon un brevet qu'il avait déposé dès 1962. Après avoir démarré en octobre 1968 la production de masse des capteurs TGS (Taguchi Gas Sensor), il fonda en 1969 la compagnie Figaro Engineering Inc qui depuis développe et produit de nombreux microcapteurs de gaz.


Thomson (Sir Joseph John) : (Manchester, 1856- Cambridge, 1940) physicien anglais, élève de Maxwell à Cambridge, Professeur de Physique Expérimentale au Trinity College dès 1884, il fera toute sa carrière au Laboratoire Cavendish. inventeur du spectrographe de masse, il mesura le rapport e/m de la charge à la masse de l'électron. (Nobel 1906 de physique pour son travail sur la conduction de l'électricité par les gaz.) et développa l'une des plus remarquables écoles de physique expérimentale du monde (labo Cavendish). Son fils George (Cambridge, 1892- id. 1975) eut le Nobel en 1937 pour sa découverte de la diffraction des neutrons rapides dans les cristaux.


Timoshenko (Stephen Prokofyevich) : (Shpotivka près de Kiev, 1878- Palo Alto,1972) ingénieur américain d'origine ukrainienne diplomé de l'école des chemins de fer de St Petersbourg il a travaillé à l'Institut Polytechnique de St.Petersbourg comme assistant de laboratoire en mécanique appliquée à partir de 1903 et commence à s'intéresser aux problèmes d'élasticité et d'analyse des contraintes. Il soutient sa thèse à Kiev en 1907 et jette alors les bases de son traité d'analyse des contraintes qui fait toujours référence aujourd'hui. Il sera alors professeur à St Petersbourg (à l'école des chemins de fer puis l'institut polytechnique), puis à Zagreb en 1920 et partira aux USA en 1922, où il travaillera d'abord chez Westinghouse (toujours les chemins de fer) avant d'enseigner la mécanique appliquée à l'Université du Michigan (1927-1936) puis à Stanford (1936-1964). Ensuite il prendra sa retraite en Allemagne à Wuppertal, mais mourra en Californie à Palo Alto.


Turing (Alan Mathieson) : (London, 1912-Wilmslow, 1954) pionnier de l'informatique, il imagina dès l'âge de 23 ans, alors qu'il était maitre-assistant à Cambridge, ce qu'on appelle communément "la machine de Turing", le premier calculateur universel programmable, et inventa les concepts de programmation et de programme, ainsi que ceux d'algorithme et de calculabilité. Après la guerre, il a travaillé sur un des tout premiers ordinateurs, puis a contribué de manière provocatrice au débat difficile sur la capacité des machines à penser et la notion d'intelligence artificielle en établissant le test dit de Turing. Après 1952 il s'intéressa aussi théoriquement à une autre branche des mathématiques celle de la morphogénèse et la vérification expérimentale de son analyse théorique dut attendre les années 1990. Ce brillant mathématicien fut malheureusement persécuté en raison de son homosexualité et il se suicida.


Uhlenbeck (George) : (Djakarta, 1900- Boulder, 1988) physicien américain d'origine néerlandaise Né en Indonésie, Il revint à la Haye avec ses parents à l'âge de 6 ans et y fit ses études secondaires, puis entra à l'institut de technologie de Delft avant de poursuivre ses études d'ingénierie chimique à l'université de Leiden ou ses professeurs de physique furent Ehrenfest, H K Onnes et J P Kuenen. Diplomé en 1920 il continue à travailler sous la direction d'Ehrenfest, mais pour financer ses études il accepte un poste de tutorat du fils de l'ambassadeur des Pays-Bas en Italie et son Master se poursuit pendant les vacances d'été et se termine en septembre 1923. Continuant son travail en Italie il en profite alors pour rencontrer Enrico Fermi. En juin 1925 il revient en Hollande et devient l'assistant d'Ehrenfest. C'est alors que travaillant avec un étudiant, Samuel Goudsmit, il découvre le spin de l'électron dont Pauli avait proposé l'idée en janvier, il écrit alors sa thèse en deux mois à Copenhague avant d'aller aux USA à l'université d'Ann Arbor dans le Michigan(1927). En 1935 il revient à Utrecht où une chaire s'était libérée à la suite du suicide d'Ehrenfest, mais dès 1938 il retourne aux USA (à Columbia) et après 1939 il s'y établira définitivement passant d'une université à l'autre jusqu'à sa retraite en 1971. Il reçut de nombreuses distinction pour son travail sur la structure atomique et la théorie cinétique de la matière et fut même président de l'American Physical Society en 1959.


Von Neumann (Johannes): (Budapest, 1903- Washington, 1957) mathématicien hongrois émigré aux Etats Unis, Professeur à Princeton. Il publia de nombreux articles sur l'algèbre et la mécanique quantique avant de se consacrer à la construction d'ordinateurs et à la modélisation mathématique de la réaction en chaîne de la bombe A. Auteur d'une théorie des jeux et du comportement économique avec l'économiste américain Oskar Morgenstern, lui-même d'origine autrichienne, et d'une machine issue de cette théorie, dite machine de von Neumann, dont la structure est à la base de tous les ordinateurs modernes.

Wehnelt (Arthur) : (Rio de janeiro, 1871- Berlin, 1944) physicien allemand. Il enseigna de 1901 à 1906 à l'université d'Erlangen/Nurnberg, puis au Physikalische Institut de Berlin. Auteur de nombreux travaux sur l'émission thermoélectronique, en particulier des oxydes alcalino-terreux en 1913 (cathode à chauffage indirect), dès 1905 il proposa d'introduire l'électrode de modulation qui porte depuis le nom de cylindre de Wehnelt et qui permet de régler l'intensité du faisceau d'électrons. Wehnelt apparaît donc comme l'inventeur du canon à électrons.


Weiss (Pierre Ernest) : (Mulhouse, 1865- Lyon, 1940) physicien français, normalien, professeur à Strasbourg, membre de l'Académie des sciences dès 1926, est connu pour ses travaux sur le magnétisme. Il a notamment étendu au ferromagnétisme la théorie du paramagnétisme, élaborée par Langevin. Il a aussi découvert le phénomène magnétocalorique.

Pierre Weiss a d'abord suivi des études de mécaniques à l'ETH de Zurich (1883-1886) puis il entra à Normale Sup à Paris et obtint l'agrégation en 1893, puis fit sa thèse avec Brillouin (Paris 1896) en étant maître de conférences à Rennes. Sa thèse concernait les propriétés magnétiques de la magnétite et des alliages fer-antimoine et dans ce travail il établit pour la première fois la relation entre magnétisation et symétrie du cristal En 1902 il retourne à l'ETH pour y diriger le laboratoire de physique jusqu'en 1910. C'est là qu'il va proposer sa théorie du ferromagnétisme qui permit, à partir de la mesure de la susceptibilité magnétique de certains matériaux, de vérifier les prévisions de la théorie atomique quant au moment magnétique de ceux-ci (vers 1910). Il suggéra alors l'existence du magnéton repris ensuite par Pauli en 1920 (magnéton de Bohr). Ensuite il terminera sa carrière à Strasbourg où il collaborera longuement avec Aimé Cotton avec lequel il détermina le rapport e/m dans l'électron.


Widlar (Robert J) : (Cleveland, 1937- Puerto Vallarta, 1991) Cet ingénieur américain fit ses études à l'université du Colorado (1959-1962) puis entra chez Fairchild en 1963. C'est là qu'il va créer le premier circuit intégré µA702 en 1965, En 1966 il rejoint National Semiconductor à Sante Clara et va être responsable du design de toute une série d'amplificateurs opérationnels dont le LM101 (équivalent au 741). En 1970, il émigre au Mexique et devient consultant pour diverses sociétés dont NS. Il aidera à la création de Linear Technology en 1981. C'était un scientifique plein d'humour : quand NS décida de réduire ses dépenses de représentation, il amena une chèvre pour brouter l'herbe du quartier général de la compagnie...et réduire les frais de tondeuse!

Il décèdera à 53 ans d'une crise cardiaque en faisant du jogging.


Wiegand (Clyde) : (Long Beach, Wa, 1915 -Oakland, Ca, 1996). Physicien américain qui débuta ses études universitaires à Salem (Oregon) puis fit son doctorat à Berkeley(1950) il participa au projet Manhattan de développement de la bombe atomique, dont il fut en charge du détonateur. Ultérieurement il découvrit l'antiproton au Lawrence Lab de Berkeley (mais curieusement fut oublié pour le Nobel) et au cours de travaux sur les matériaux magnétiques il mit au point une structure métallurgique originale, responsable d'un effet intéressant qui porte son nom, et dont l'application dans le domaine des capteurs est très répandue (voir effet Wiegand).


Wien (Wilhelm) : (Gaffken, 1864- München, 1928) physicien allemand . Il fait ses études à Göttingen puis à Berlin (doctorat avec Helmoltz en 1886) Il a étudié l'action des champs électrique et magnétique sur les rayons positifs et donné en 1893 la loi indiquant la répartition en fréquence des radiations émises par le corps noir en fonction de la température (Nobel, 1911). La puissance rayonnée par unité de surface pour une fréquence Z donnée d'un corps noir, à une température T, est maximale pour une fréquence Zm telle que: Zm/T = 58,79 GHz.K-1.On lui doit aussi le pont de Wien, base de nombreux oscillateurs.


Wiener (Norbert) : (Columbia, Miss. 1894- Stockholm, 1964), ingénieur américain. Enfant très précoce il entre à 14 ans à l'université de Harvard et, en 1913, il soutient sa thèse sur la logique mathématique. En 1919 il obtient un poste au département de mathématiques du Massachusetts Institute of Technology (MIT), où il enseignera jusqu'à la fin de sa vie. Il fera de multiples travaux mathématiques tant sur le mouvement brownien que sur l'analyse de Fourier (1930). Pendant la seconde guerre mondiale à l'occasion de travaux sur la conception d'un calculateur pour des fins militaires il va entreprendre une réflexion sur la transmission de l'information et ce qu'on appelle aujourd'hui l'interface-homme machine jetant les bases de la cybernétique publiées ultérieurement dans un célèbre ouvrage sur le principe et les applications des systèmes à commande automatique Cybernetics ; or, Control and Communication in the Animal and the Machine.(1948)


Wilson (Charles Thomas Rees) : (Glencorse, 1869- Carlops, 1959) physicien écossais, doctorat à Cambridge en 1892. En 1894 lors d'un séjour à l'observatoire au sommet du Ben Nevis il observe la formation d'un nuage et décide de reproduire le phénomène en laboratoire.En 1895 il travaille chez Maxwell au labo Cavendish. C'est ainsi qu'il deviendra l'inventeur de la fameuse chambre à condensation (chambre de Wilson) permettant de visualiser la trajectoire d'un électron, dont l'exploitation lui valut un Nobel en 1927 (avec Arthur Compton). Il fera toute sa carrière à Cambridge où il terminera enseignant de "Météorologie électrique" à partir de 1918, puis "d'histoire naturelle" en 1925. Très attaché à l'Ecosse il y vivra ses 25 dernières années.


Yukawa Hideki : (Tokyo, 1907- Kyoto, 1981) physicien japonais. Il obtint ses diplômes à l'université de Kyoto, puis fit son doctorat à Osaka (1938) et devint professeur à l'université de Kyoto.Mais c'est à Osaka qu'il publia, en 1935, On the Interaction of Elementary Particles, un article où il imaginait le méson, particule élémentaire dont l'existence fut prouvée expérimentalement bien plus tard, pour expliquer les forces de cohésion du noyau atomique. C'est après plus de 15 années d'étude autour du méson qu'il obtient le Nobel 1949, et qu'il va aller faire une tournée aux USA (Princeton et New York). Il publia de nombreux ouvrages de physique théorique et anima jusqu'en 1946 la revue Progress of Theoretical Physics.


Zadeh (Lofti Asker) :(Bakou/Azerbaïdjan 1921- ) mathématicien d'origine iranienne. Après des études supérieures à Téhéran, il part pour les USA en 1944. Il sera professeur à Berkeley à partir de 1959, et inventeur dans les années 65 de la logique floue (qu'il théorisera en 1973) qui permet le traitement de l'incertain et de l'imprécis en général, c'est à dire de rendre compte de concepts de la vie courante qui auparavant n'étaient pas pris en compte par les approches classiques. Son dernier article Toward a Generalized Theory of Uncertainty (GTU)—An Outline, Information Sciences, Elsevier, Vol. 172, 1-40, 2005.


Zeeman (Pieter) : (Zonnemaire/Pays-Bas, 1865- Amsterdam, 1943) physicien néerlandais. Après un court passage à Delft il entre à l'université de Leyden en 1885 où il sera l'élève de Kamerlingh Onnes (en mécanique) et Lorentz (en physique expérimentale) dont il deviendra l'assistant en 1890. Il étudie alors l'effet Kerr et soutient sa thèse en 1893. En 1897 il étudia l'action des champs magnétiques sur l'émission lumineuse (effet Zeeman) ce qui lui valut de partager le Nobel en 1902 avec Lorentz. A partir de 1900 il enseigne à l'université d'Amsterdam où il remplacera Van der Waals en 1908 comme directeur du laboratoire de physique. En 1923 on lui construira un nouveau laboratoire sur un socle anti-vibratoire appelé depuis le labo Zeeman où seront menées de nombreuses expériences non perturbées par les vibrations. Il prendra sa retraite en 1935.

Outre le prix Nobel il reçut de nombreuses distinctions et fut fait docteur honoris causa des universités de Göttingen, Oxford, Philadelphie, Strasbourg, Liège, Gand, Glasgow, Bruxelles et Paris. Il était membre de nombreuses sociétés savantes et organisations internationales.


Zener (Clarence Melvin) : (Indianapolis, 1905- Pittsburgh, 1993) physicien américain. Il fait ses études universitaires d'abord à Stanford, puis obtient son PhD à Harvard en 1929 pour une thèse intitulée Quantum Mechanics of the Formation of Certain Types of Diatomic Molecules Il enseignera dans diverses universités dont Chicago (1945-1951) puis entrera chez Westinghouse (1951-1965) et reviendra à l'université ensuite, d'abord du Texas (1966-1968) puis à Carnegie Mellon (Pittsburgh) jusqu'en 1993.

Il fut le premier à décrire, dès 1934, en s'intéressant au claquage des diélectriques, les propriétés électriques de ce qui fut nommé plus tard la diode Zener (par les Bell Labs). Il travailla aussi sur la supraconductivité, la métallurgie (entre 1935 et 1950), étudia la friction et écrivit même sur la geométrie.